#JDRpsychiatrie Saison 2 Episode 3

Le 20/10/2018 : Dungeons & Dragons 5

#jdrpsychiatrie

Les aventures d’un jeune MJ en Clinique de Psychothérapie institutionnelle Saison 2, Episode 3 : « Parle Brigand ! Qui t’envoie ? C’est quoi ce symbôle d’araignée sur la prime ? « Une araignée ? Je ne vois que ta tronche de cafard… » Magicien ? Tu ne cherchais pas des cobayes pour tes recherches ? J’ai un parfait candidat ! »


Bonjour à toutes et à tous !

Pour ceux qui ne connaissent pas encore mon projet, je suis infirmier dans une Clinique de psychothérapie institutionnelle et j’ai la chance de pouvoir pratiquer le JdR avec des ados hospitalisés. A travers mes comptes-rendus, j’essaye de vous présenter ma pratique au près d’un public particulier et les effets « thérapeutiques » possible que j’en tire.

Au programme cette semaine, début de la phase « bac à sable » du scénario du scénario « Lost Mine of Phandelver », quelques emplettes en ville, du RP et un mort parmis les PJ…

J’en suis à la troisième séance sur D&D5 et le groupe est constitué exclusivement de personnes ayant participé à l’une des deux premières séances. Pour une raison obscure, le cahier de campagne mis en place à la précédente séance n’est pas disponible. Tant pis pour eux, de toute façon c’est leur outil, plus le mien. La Battlemap est toujours aussi appréciée, avec la même difficulté pour moi de lui laisser sa place d’outils, afin de ne pas transformer les combats en jeu de plateau. Les pistes à dés permettent aux dés de rester sur la table, ce qui est un plus non négligeable ! 

Pour la première partie de la session, c’est avec le plan de la ville en main que les joueurs vont s’amuser à faire des emplettes, rencontrer des PNJ et mener un bout d’enquête. Je suis très agréablement surpris de voir deux jeunes s’aventurer un peu plus loin dans l’incarnation de leurs personnages, avec des changements d’intonation de voix et des mimiques ! La sauce prend et ça devient grisant pour tout le monde. Je ne serais pas étonné de voir les autres se prêter au jeu, tant cela apporte au jeu. D’ailleurs, j’initie ou je suis le mouvement, mais j’ai moi aussi le sentiment de soigner l’incarnation des différents PNJ. Premier rapport avec la réalité des prix du marché : c’est bien beau d’accumuler les PO mais si on ne va pas prospecter les prix, difficile de se représenter la potentielle richesse... Ils pensaient être confortable, en faite ils ont juste de quoi changer deux trois pièces d’équipement rudimentaire et acheter des provisions !

Après ce passage d’une bonne heure, direction l’aventure ! Des bruits courent à propos de mort-vivants qui rôdent autour d’une vieille tour, à deux jours de marche du village. La destruction de mort-vivant est le leitmotiv principal du Paladin (de Tyr) et du Clerc (de Kelemvor) et ils pressent le groupe pour résoudre au plus vite la situation, espérant remporter les faveurs de leurs divinités. Pour rappel, leurs compagnons sont un samouraï, un barbare gardien ancestral et un Nécromancien. 

Le voyage se déroule sans trop d’accroc, la petite embuscade des Hobgobelins entraînant un combat et une scène de torture surréaliste. 

Arrivée à la tour, la pression monte d’un cran, l’odeur pestilentielle des lieux présageant la présence de mort-vivant. 
Alors que les zombies sortent de la tour, attirés par les héros, le groupe se prépare à combattre et rigole un peu devant l’apparente faiblesse de leurs ennemis… Qu’ils sont naïfs… :) 
Le nécromancien responsable de tout ça fait son apparition, alerté par les bruits des PJ. Le magicien (lui aussi nécromancien) du groupe reconnaît instantanément le tatouage qu’aborde le mage. Il choisit de partir devant pour discuter avec lui, afin de comprendre ce qu’il se passe ici et éviter un combat inutile. Le début de l’entrevue amène des éléments intéressants, mais à un moment donné, le PJ a « l’excellente » idée de crier au groupe que le mage est un nécromancien et qu’il leur propose une quête ! Ni une ni deux, le Clerc et le Paladin fonce dans le tas pour réduire à néant les abominations. Bien entendu, le mage va rappliquer et c’est le pauvre magicien qui va manger… Scène ubuesque au possible : Le magicien est inconscient, ses entrailles en train d’être dévorée par les zombies. Le clerc et le paladin donne l’assaut sans prendre le temps de secourir leurs camarades. Le samouraï considère que ce n’est pas son problème et que si les ennemis ne l’attaquent pas, il ne prendra pas part au combat. Le Barbare, lui, attend de savoir la prime qu’il touchera pour son intervention… Le résultat est sans appel, le magicien périt au milieu de la horde de zombie… Les joueurs pouvant potentiellement l’aider explique leurs non assistance par le RP, suspectant le magicien d’être un nécromancien ! 

Damned ! La prétendue bienveillance du groupe vole en éclat au premier dilemme… Les religieux se sont radicalisés, entrainant la mort de leurs compagnon.

Pour apporter un autre regard sur cette situation, je vais vous donner une petite théorie qui m’a trotté en tête pendant deux jours après la séance.

Le joueur qui incarne le nécromant, Samuel, est particulièrement immature et son comportement (parle très fort et très souvent, commente tout, …) à vite tendance à en agacer plus d’un. Bien qu’il soit plutôt bien cadré au sein de l’atelier, je me suis demandé si quelque chose de l’ordre du rejet ne se rejouait pas ici ?  Samuel a été victime de harcèlement et de rejet durant sa scolarité… L’excuse du « RP » aurait permis une telle cruauté ? J’ai vraiment trouvé la situation moche et Samuel est resté très amer devant l’inaction de ses camarades. Avec un peu de recul, l’argument du RP ne tient pas debout. A aucun moment ils n’ont usés de leurs capacités/sorts pour s’assurer de la bienveillance / malveillance de leurs compagnon.

J’ai réfléchi à une réparation symbolique : je pense leurs imposer la résurrection du personnage de Samuel. Pour le paladin, Tyr apparaîtra en rêve et lui fera un sermon sur son serment brisé, les valeurs non défendue et la faute commise. A son réveil, son symbole divin sera fendu en deux. Pas de pouvoir pour lui tant que son compagnon ne sera pas revenu d’entre les morts… 
Pour le clerc, j’hésite encore à faire intervenir Soeur Garaële, prêtresse de Tymora avec qui il s’est lié d’amitié ou un paladin de Kelemvor venant l’avertir. Pareil pour lui, pas ou très peu de pouvoir tant que la balance entre la vie et la mort n’est pas rétablie. 
Le samouraï, je vais aller le titiller avec son historique de soldat. Il aurait provoqué la mort de compagnons et il ne veut pas que ça se sache. Je vais sûrement user de flashback pour lui faire comprendre son erreur et restaurer un peu la valeur du mot « Honneur » qu’il prononce à tout bout de champ. Le barbare, lui, en tant que parfait mercenaire, je n’ai pas grand chose à lui dire :)

Voilà voilà pour la suite de nos aventures ! Et vous, avez-vous déjà vécu ce genre de situation ? 

La prochaine séance sera pour mi-novembre. J’ai pris des congés afin de pouvoir me rendre aux Utopiales de Nantes et honorer mon invitation à la table ronde sur le Jdr en milieu médical. Au plaisir de croiser certains d’entre vous ;).

Je vous dis à très bientôt ! Comme d’habitude, je suis preneur de tout vos retours ! 

Ludiquement,

Jérémy

Écrit par Jérémy GUILBON

Auteur de la Chronique #JDRPsychiatrie

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2 commentaires

  1. Je rattrape ma lecture de tes articles, donc la suite a été probablement déjà jouée, mais je trouve l’idée du flashback bonne pour le samurai, son comportement (non assistance à personne en danger !) n’est décidément pas honorable. A ta lecture j’ai eu une autre idée pour le paladin ou le clerc. Le temps d’un rêve ils se retrouvent dans la peau du magicien juste avant la rencontre. Il ressent ce qu’il a ressenti, pense ce qu’il pense. Histoire de lui montrer la volonté de bien faire du magicien, sa surprise lors de l’attaque et la douleur horrible d’être dévoré vivant en apercevant ses compagnons qui ignorent ses cris de détresse et donc son sentiment de trahison alors qu’il meure. C’est peut-être un peu trop violent (je maîtrise de l’appel de Cthulhu uniquement alors je suis habituée à l’horrifique…)

  2. Merci pour le partage d’idée ! Faire ressentir les émotions du magicien au moment de sa mort, c’est une façon assez poétique de faire passer le message, je l’apprécie beaucoup ! Comme tu le découvrira sûrement, j’ai opté pour une autre façon de faire, un peu plus « frontale », mais le message semble être bien passé ! 😉