Le 24/03/2019 : Knight 3/3
#jdrpsychiatrie
Les aventures d’un jeune MJ en Clinique de Psychothérapie Institutionnelle Saison 3, Episode 3 : » Si j’ai bien compris, les espèces de Satyres font plus de dégâts si ils nous sautent dessus ! A ouais ? Je sors mon armure, mes deux Cestes lourds et je fonce sur l’ennemi en faisant une glissade afin de toucher les genoux ! Jette les dés… Loupé ! J’espère que tu aimes glisser, car tu vas aller loin ! Rolalala, j’peux changer mon surnom ? J’veux m’appeler la rotule ! »
Bonjour à toutes et à tous !
Pour ceux qui ne connaissent pas encore mon projet, je suis infirmier dans une Clinique de psychothérapie institutionnelle et j’ai la chance de pouvoir pratiquer le JdR avec des ados hospitalisés. A travers mes compte-rendu, j’essaye de vous présenter ma pratique au près d’un public particulier et les effets « thérapeutiques » possible que j’en tire.
Aujourd’hui, troisième et dernière séance de Knight. Les joueurs sont motivés, certains « anciens » reviennent même à l’atelier ! Je crois que l’univers du jeu et le côté presque « jeux vidéo » des méta-armures (via la personnalisation notamment) semble plaire !
Le groupe :
Alexis : Le retour du joueur ayant incarné l’épouvantail dans Monster Of The Week ! Pour rappel, il est suivi pour des troubles psychotiques, très certainement schizophrénique. Cela faisait un long moment qu’il n’était pas venu à l’atelier Ludi’Rôle et je crois que cette période coïncide avec son engagement au près du Club Thérapeutique. (Il a été élu au sein du Bureau de l’association) J’imagine que les réunions et les engagements doivent être assez éprouvant pour lui, avec en parallèle les cours et ses symptômes à gérer… Bref ! C’est un Alexis « flamboyant » que j’ai retrouvé, plein de panache et moteur dans le groupe et cela m’a fait très plaisir. Ses propositions étaient toujours cinématographique et cela a fini avec un running gag dans le groupe ! Mes collègues ont aussi remarqué ce regain de vitalité au quotidien.
Raphaël : Le retour du Paladin déchu de la campagne D&D. Joueur très discret habituellement, il a su aujourd’hui prendre un peu plus de place dans le groupe, se mettant en avant et proposant des idées. La dynamique de groupe n’est pas évidente pour lui et je suis content de voir qu’il a su s’imposer face à des joueurs plus à l’aise. Il est un de mes prochains candidats pour passer derrière l’écran. Il aimerait bien faire du Monster of the Week. Je vais devoir porter ce désir car je pense qu’il risque de retomber s’il n’est pas soutenu.
Marius : Difficile de sortir du rôle de Barbare … Il se retrouve avec une armure de soutien, permettant de booster ses camarades. Malgré mes perches / explications, je pense qu’il est un peu perdu avec le système de règles, l’empêchant de pleinement profiter de la séance.
Nicolas : Le joueur présent sur les trois séances de Knight ! Il m’a fait part du plaisir qu’il avait à incarner son personnage dans cet univers particulier… Assez discret (et donc avec une méta-armure Rogue), il a montré de grandes facilités avec le calcul mental (pratique quand on lance des brouettes de D6) et une bonne compréhension des règles. (La graine du Min/Max est présente à mon avis !) C’est également autour de cet atelier que j’ai pu le « rencontrer », étant assez peu présent au quotidien à la Clinique de part ses études. Je ne serais pas surpris de le voir à nouveau inscrit sur les prochaines séances !
Arthur : Un autre régulier de l’atelier. Il est vraiment plaisant de constater chez lui les progrès fait depuis le début de son hospitalisation. Je pense que l’atelier l’a aidé à se désinhiber un peu socialement et à pouvoir trouver (et faire) sa place dans un groupe. J’ai coutume de dire que le média du jeu est un excellent moyen de le voir s’animer un peu, ce qui tranche avec sa nonchalance habituelle.
La séance :
Séance dense, j’ai pris le scénario du livre de base faisant suite à celui du kit d’initiation. Mon triptyque a eu comme élément de liaison la « Pénombra », une drogue transformant les humains en « désespérés ». A la première mission ils ont porté secours à une équipe de scientifique en Sibérie. Cette équipe dirigeait un labo étudiant les désespérés afin de trouver un remède. Ils ont par ce biais entendu qu’une drogue commençait à circuler dans la population. La seconde, ils ont du élucider un meurtre dans une conforteresse. L’enquête les a mené jusqu’à un traffic de Penombra et à son démantèlement. Enfin, le scénario du jour nous a emmené à Paris, à la recherche de Chevaliers Noirs, fournisseur de Pénombra.
L’ambiance est vraiment sympathique à poser dans Paris. La ville est située sur le territoire de la « Bête », ce seigneur de l’anathème transformant les animaux en bêtes féroces et faisant redescendre les êtres humains à leurs plus bas instincts… (En plus de muter, bien entendu !) La ville est silencieuse, envahie par la végétation et les ténèbres. Seul bastion du Knight, la Tour Eiffel, qui est blindée de lampes à UV pour repousser les créatures. C’est très sympathique de jouer avec des lieux iconiques et connus de tous, surtout que le livre de base à la bonne idée de proposer plusieurs cadres d’aventures, avec des descriptions, des PNJ et des idées d’intrigues. Ici, on retrouve donc la Tour Eiffel, les galeries Lafayette et la gare Saint-Lazare. La présence d’un parisien dans le groupe a été outils précieux en terme d’orientation et de description pour le groupe.
La mission des PJ est intéressante car elle va forcer les PJ à faire attention aux questions qu’ils vont poser. (Retrouver les Chevaliers Noirs, comprendre comment / pourquoi ils ont perdu espoir et les tuer. Personne, pas même au Knight, ne doit savoir que les chevaliers peuvent basculer.) La piste est assez évidente mais je vais éviter de trop spoiler, si des futurs joueurs passent par là. Je peux vous dire que le groupe a été confronté à un gros dilemme et que le final apocalyptique a tenu en haleine, plusieurs ont frôlé la mort !
Petite déception pour ma part sur ce final. Une fois la bataille finie, les joueurs ont rapidement rangé leurs crayons et leurs fiches. Pas possible de les captiver sur le rapport (très important en plus, car ils ont désobéis à des ordres) à Lancelot. Est-ce que la séance à un peu trop débordée ? (17h45 au lieu de 17h) Est-ce que les enjeux n’étaient pas clairs ? Est-ce qu’après une séquence d’action hollywoodienne, une séquence plus RP avec du méta-plot les intéresse ?
Bilan :
Finalement, une petite pointe d’amertume de mon côté car j’ai le sentiment d’avoir fait passer à côté d’un des aspects captivants de KNIGHT, à savoir la nuance qui apparaît tout au long de la lecture, une fois dépassée le côté très manichéen du pitch. Peut être que ce n’est pas le désir du groupe ? Peut être que tirer en longueur les séances n’est pas une bonne idée ? Peut être que le très court format avec des joueurs tournants n’est pas l’idéal pour un jeu avec un peu de secret…
La prochaine séance va nous entraîner dans les vertes contrées du Rokugan, grâce au kit d’initiation de la légende des cinq anneaux. J’espère créer une atmosphère plus « zen » (sûrement via de la musique ?) et faire ressortir les spécificités de l’univers (honneur, codes sociaux, …) et du système (Approche narrative par les anneaux, risque que ses émotions transparaissent, …).
Bonne semaine à tous !
Jérémy
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