Sorti en 2009, Fiasco s’est rapidement imposé comme le jeu de rôle “sans maître de jeu”, facile à déployer. En quelques minutes, on pose les bases d’une intrigue, on choisit ses relations et ses enjeux, puis on laisse la table raconter une tragédie burlesque qui termine généralement dans un Fiasco mémorable.
Bien que les jeux sans MJ se développent depuis longtemps, Fiasco reste un grand classique et permet de changer facilement d’univers pour jouer des aventures très très différentes.
Fiasco, la facilité d'un jeu de rôle sans MJ

La première édition de Fiasco tient son charme de sa simplicité : pas de préparation, pas de meneur, juste des dés et des post‑it.
En quelques tours, chaque joueur construit ses deux relations principales (avec son voisin de gauche et de droite), choisit grâce à la valeur de ses dés – des besoins, lieux et objets, et se jette dans deux actes de narration entrecoupés d’une phase d’« embrouille ».
À la fin, un dénouement individuel vient couronner (ou enterrer) chaque personnage.
Pourtant, si aucun maître de jeu n’est requis, c’est toujours agréable qu’un joueur plus expérimenté sur Fiasco et maîtrisant ainsi mieux les règles et les étapes, puisse guider le groupe de joueurs.
Les néophytes multipliant les questions — parfois loufoques — sur la mécanique ou l’ordre des phases, une personne ayant déjà une connaissance du jeu pourra les transmettre plus facilement mais ce n’est pas requis pour démarrer.
Mon retour personnel sur mes deux parties de Fiasco
Je n’ai joué à FIASCO que 2 fois et on peut dire que les deux expériences n’ont pas du tout été similaires (comme quoi, il ne faut pas se fier à la première impression … vous allez bientôt comprendre).
Lors d’une après-midi jeu avec des amis, on m’a proposé de tester Fiasco. Les avis ont divergé dans le groupe sur le choix de l’univers ou playset pour jouer et le choix final s’est porté sur une sorte de laboratoire ou de station avec des scientifiques.
La partie ne m’a pas plus marquée que ça, probablement du fait d’un univers qui ne me correspondait pas et d’un groupe, un peu perdu dans les règles.
Mais ! La deuxième partie par contre … était phénoménale et quitte à me répéter sur un jeu de mot : un vrai fiasco.
Je ne sais plus si nous avions pris un playset et l’avions adapté, mais je suis capable de vous citer le premier tour de relation entre les personnages et quelques anecdotes…
Je jouais pour ma part un chauffeur voiturier, chargé de bichonner les voitures de collection d’une petite fille de cinq ans. La petite fille était elle-même en cure aux Alcooliques Anonymes avec Jolly Jumper. Ce dernier avait eu une aventure d’un soir avec une scientifique qui manipule du mucus d’éthanol prélevé sur un alien fraîchement débarqué sur Terre — que je considérais comme mon frère adoptif.
Je me souviens d’une première scène portant sur une église, lors du mariage de l’alien avec une Terrienne. J’ai assisté à une invasion extraterrestre composée à 95 % d’éthanol (comme l’alien). Suivi plus tard, d’une scène où l’on voit la fillette à dos de Jolly Jumper, braver la tempête en galopant sur des troncs d’arbres dans les airs et tenter de « sauver » le monde en avalant ces envahisseurs.
La partie s’est terminée sur une complication avec l’apparition d’un poulpe géant venu de l’espace, engloutissant tout sur son passage, notamment les êtres faits d’éthanol. On l’a pris d’assaut avec un dirigeable pour le faire flamber et obtenir ainsi un mémorable barbecue de tentacules partagé avec les voisins—bref, un fiasco à la hauteur de son nom !
Mon seul regret, c’est de n’avoir pas encore pu explorer certains playsets qui me font de l’œil. Ne serait-ce que le playset en anglais You Are a Cat
Quelques recommandations de playsets à la volée
Fiasco doit aussi sa richesse à la myriade de playsets disponibles, officiels ou créés par la communauté : univers de film noir, comédies adolescentes, récits fantastiques, thrillers post‑apo, et même du grotesque science‑fiction.
J’avais déjà une bonne collection de playset en français et en anglais, mais je suis repassé voir les versions anglaises et espagnoles sur le site FiascoPlaysets.com et autant vous dire que j’ai mal au poignet suite à ma boulimie de téléchargement.
Alors puisque j’ai parlé il y a peu des JDR musicaux en français, qui sera suivi d’un prochain article sur les JDR musicaux en anglais, j‘ai hésité à placer les playset fiasco de Touring Rock Band. A noter que les deux ont la participation de Jérôme « Brand » Larré (donc un français) dans une équipe d’auteur anglais.
Touring Rock Band vous fait vivre les coulisses d’un groupe de rock en tournée, entre décadence et rivalités.
En cherchant des playsets, je suis tombée sur un très bel article sur pourquoi la V2 de Fiasco est mieux, mais aussi quelques playsets créés par Gulix :
En tout cas, je vous recommande de télécharger et de lire les synopsis de chaque playset pour voir ce qui vous intéresse. Vous pouvez aussi filtrer avec les mots clés en regardant ceux associés aux jeux et en faisant une recherche avec Crime, Fantasy ou work. Voire même la période souhaitée 1930s etc.
A la louche, je peux déjà vous dire qu’il y a environ plus d’une vingtaine de playsets en français, une trentaine en espagnol et plus de 300 en Anglais que vous pouvez tenter de traduire si l’univers vous plait et que sa traduction n’a pas encore été faite.
Et pour ceux qui voudraient comprendre avant de télécharger, voici un exemple de playsets en français nommé « Yohohoho » ou on joue des pirates. Attention, pour rappel, un playset est utile mais il faut trouver les règles de bases à minima. Vous pouvez retrouver un fichier pdf sur 1jour1jeu, reprenant l’essence des règles mais pas mot par mot.












Fiasco V2, la version parfaite pour un JDR apéro

Avec Fiasco in a Box (seconde édition), les longues tables de 36 éléments et les tas de dés laissent place à quatre paquets de cartes : Cadres & Relations, Issues (Positives/Négatives), Embrouilles et Dénouements. Chaque paquet se manipule en un clin d’œil : un choix visuel rapide, une résolution immédiate, plus besoin de jongler entre plusieurs référentiels et de passer 25 minutes sur la répartition des dés et les choix.
Cette édition cartonnée accélère donc considérablement la création du cadre (seulement deux tours de choix au lieu de quatre), fluidifie la distribution des issues et rend les embrouilles et dénouements immédiatement lisibles grâce à leur verso illustré.
Seul bémol pour les francophones : la V2 n’existe qu’en PDF anglais, sans traduction française prévue à ce jour. On peut trouver quelques playsets avec cartes, mais la plupart des playsets avec dé n’ont pas encore été convertis sous format cartes.
Conclusion
Que vous préfériez la V1 avec ses dés, parfaite pour initier en douceur vos amis, ou le confort ludique de la V2 en cartes, Fiasco demeure un classique du jeu narratif.
Ajoutez-y quelques playsets soigneusement choisis, et vous tenez la recette d’heures de parties tantôt rocambolesques, tantôt poignantes, mais toujours inoubliables. Préparez vos dés ou vos cartes, rassemblez votre bande de “losers magnifiques”… et laissez le chaos opérer ! ^^