Amadou présente : TERRES D’ARRAN, le jeu de rôle officiel

« – Et donc, tu connais les BD de chez Soleil ? Elfes, Orcs, Nains…

– Ah, je connais un peu, j’en ai quelques-unes…

– Super, donc là, tu vas jouer un elfe noir. En fait, ce sont des elfes qui sont atteint d’une forme de maladie et qui sont envoyés dans une citadelle isolée pour être entraînés comme assassin et…

 – Ah non, ils sont atteints d’une malédiction qui les change en démon sanguinaire, les murth’n thuns, et seule la fleur de Thnen permet de lutter contre cette dépendance et on apprend dans le numéro 27 de la saga que…

– Ah, tu t’y connais beaucoup quand même…

– NON !!! je n’ai que 5 séries et pas les 12 tomes sortis de l’année dernière ! Donc, je ne suis pas à jour !

– Gé.ni.al… ça va être sympa ce one shot… »

PITCH : Dans l’univers d’Aquilon, de multiples peuples cohabitent depuis des millénaires : Elfes, Nains, Humains, Orcs, Gobelins. Chacun a son organisation, ses histoires, ses dilemmes. Des héros émergent régulièrement et se confrontent aux dangers, issus du passé ou du présent, pour y écrire leur épopée éphémère et sanglante. 

ON JOUE QUOI ? : Nous sommes dans la fantasy à la Française. Les bandes dessinées (plusieurs dizaines de tomes) ont posé un univers d’une énorme densité. Vous y jouez des héros qui font face aux immenses menaces qui secouent le fragile équilibre de ce monde. Soyez des combattants, des mystiques ou des aventuriers et usez de vos « talents de voie » pour surmonter les épreuves.

 

Nous sommes dans la fantasy à la Française.

DANS LE CAMBOUI : Black Book fait le choix de réécrire son système phare, Chroniques Oubliées Fantasy, pour l’adapter à l’immensité de cet univers. Nous sommes une base qui reprend le dogme des six caractéristiques, du d20, des dés de vie et des scores d’initiatives et de défense. Cependant, en réduisant le nombre de « classe » à trois (combattant, aventurier et mystique) ; le jeu oblige à choisir avec précision les « voies » pour « configurer » son personnage selon ses désirs. Du coup, l’origine du personnage, voie à choisir, marque profondément son aventure. Effet Chroniques Oubliées : les personnages sont invités à se « spécialiser », à cumuler les bonus sur certaines actions circonstanciées et donc à délaisser le reste. Par extension, le groupe doit être bien coordonné pour éviter que le « mystique négociateur » ne se fasse acculer par deux goules et massacrer sans aucune chance…

Chroniques Oubliées Fantasy et Monde d’Aquilon-Terres d’Arran sont la french touch de la fantasy ! BBE serait-il au JdR ce que les Daft-Punk furent à l’électro ?

PLAISIR DE LECTURE : Que le défi était dur pour les auteurs ! Compiler en un livre qui ne doit pas peser une tonne l’ensemble des informations contenues dans les BDs au moment de la rédaction. Et depuis, les BDs n’ont cessé de grandir et d’ouvrir sur d’autres problématiques, origines et personnages. Le choix ? S’adresser aux joueurs « débutants » pour leur proposer de quoi s’initier avec cet univers. Les textes se lisent très vite. Les descriptions sont courtes. Le livre s’ouvre par un passage « livre dont vous êtes le héros », marque de fabrique BBE, qui facilite la mise en abime du lecteur vers le futur MJ. Un bémol quand même : à la lecture de l’univers, on reste sur sa faim. La comparaison avec la montagne des BDs laisse des traces : des lieux et histoires sont survolés ; probablement pour ne pas dérouter un jeune lecteur. Remarquez, cela invite à aller, ou revenir, vers les BDs. Par contre, les scénarios proposés, dans le livre de base comme dans les boîtes d’initiations, sont excellents et proposent de nombreuses heures de jeu : de vraies mini-campagnes !

PLAISIR DES YEUX : En mélangeant les images reprises des BDs et des créations originales des artistes réalisant ces BDs, on obtient un univers visuel bien marqué. Les différences entre les peuples sont visibles et les caractères identifiables d’un coup d’œil. On a envie de jouer ces personnages ; là maintenant, tout de suite ! Observez juste les couvertures de chaque album et rêvez… Peut-être manque-t-il des lieux, des villes, des paysages pour voyager un peu ; mais que ces gens sont beaux… Petite mention spéciale aux cartes « battlemaps » des scénarios, immersives et pratiques (utilisées dans bien d’autres contextes d’ailleurs par moi-même.)

Les Terres d’Arran sont la troisième lame du rasoir.

ALORS ? BIEN OU BIEN ? : Le défi était dur. Est-il surmonté ? A moitié. A la lecture, j’ai senti que le vieux rôliste que je suis n’était pas la cible. Par contre, le Prof/animateur de club, que je suis aussi, a de suite senti le potentiel. Les Terres d’Arran sont la troisième lame du rasoir. La première, c’est la montagne de BD aux visuels édifiants et aux histoires profondes. On laisse trainer ça dans un CDI pour appâter le client. La deuxième lame, ce sont les boîtes d’initiation ELFES et NAINS, d’une qualité incroyable : dirions-nous qu’elles se suffisent à elles-mêmes ? La troisième lame, c’est ce jeu pour pousser à aller plus loin. Au fond de moi, je ne pense pas qu’un jeune groupe restera longtemps dans les Terres d’Arran. Mais ils auront les armes et l’imagination pour aller vers du plus grand. Ça tombe bien, il y a Role N’Play…

Finalement, chez BBE, ils sont forts pour vous donner de quoi hameçonner de nouveaux joueurs.