Le 15/12/2018 : Cthulhu Hack
#jdrpsychiatrie
Les aventures d’un jeune MJ en Clinique de Psychothérapie institutionnelle Saison 2, Episode 6 : » A ba enfin, la voilà cette satanée goule ! Après avoir percuté une rame de métro et boité pendant des heures, elle va morfler ! Fait moi un test de santé mentale s’il te plait… Échec ! Comment souhaites-tu sombrer dans la folie ? …
Bonjour à toutes et à tous !
Pour ceux qui ne connaissent pas encore mon projet, je suis infirmier dans une Clinique de psychothérapie institutionnelle et j’ai la chance de pouvoir pratiquer le JdR avec des ados hospitalisés. A travers mes compte-rendu, j’essaye de vous présenter ma pratique au près d’un public particulier et les effets « thérapeutiques » possible que j’en tire.
Je profite du dernier week-end de l’année pour animer deux séances au lieu d’une. Aujourd’hui, Samedi, ça sera le test de Cthulhu Hack. Les jeunes connaissent de nom cet univers, et ils étaient de curieux de le découvrir en jeu ! C’est également un petit challenge pour moi, étant ici principalement sur une ambiance à poser plus qu’autre choses, le système étant très souple / simple. Je tiens à préciser que je n’ai quasiment aucune expérience sur l’Appel de Cthulhu.
Au programme de cette initiation, j’ai utilisé un des scénarios du livre de base, « Tout au fond ». Le pitch est assez simple, les PJ sont des étudiants dans le Paris des Années 20. Ils ont un stage d’été au Musée du Jardin des plantes. Une grosse partie de l’équipe est partie au Kenya en expédition afin de ramener des nouveautés pour la réouverture du musée prévue à la rentrée. L’indicible et l’inconnu arrive en plusieurs vagues, commençant par des télégrammes, des ossements à reconstituer, des photos à analyser… Puis les premiers spécimens arrivent ! A nous les joies des tests d’observation et des dissections ! Et finalement, ce sont des goules qui rentre en jeux… Le scénario finit sur une chasse au fin fond du métro parisien de nuit.
Mon petit groupe est constitué de joueurs habituels de l’atelier. Les pathologies vont de la schizophrénie à la dépression, en passant par des troubles de la personnalités. A noter la présence de deux spectatrices, dont une inscrite à la séance du lendemain. C’est assez cool d’avoir des curieux qui viennent voir ce qui se passe et comment on joue, ça apporte un autre regard à l’atelier et le jeu de rôle.
La session c’est plutôt bien déroulée, bien que je me sois heurté à plusieurs difficultés.
Premièrement, le changement de statut des PJ. Fini l’Héroïsme, place à la « normalité ». Ce changement me paraissait simple mais finalement, il a fallu déconstruire quelques petites habitudes. Rien d’insurmontables, mais un petit frein à l’ambiance que je souhaitais distiller.
Deuxièmement : Le Paris de la Bel époque. Je me suis mis en difficulté tout seul, la période parlant peu aux joueurs. Moi même je n’en ai qu’une vague idée finalement. J’aurais du soi modifier un chouilla le scénario pour le faire jouer de nos jours ou alors proposer pleins d’aides de jeux afin de s’immerger ! (Photos, journaux, …)
Troisièmement : Le rapport à la folie. J’avais un peu peur du côté audacieux de faire jouer un jeu où l’on perd sa santé mentale à des jeunes atteints de troubles psychiatriques… Finalement, le second degré et l’humour, ça enrobe bien le tout ! J’avais peur que les choses deviennent un peu trop personnelles mais ça s’est régulé tout seul, assez naturellement. (Après tout ils ne sont pas en situation de crises …)
L’investigation : Ils ne sont clairement pas habitués aux jeux d’enquêtes… De plus, le scénario étant très « libre », ils n’ont pas su enrober leurs interventions et les temps morts (Aller au café, lire les journaux, la bibliothèque, …). D’un autre côté si l’époque ne parle pas, ça n’aide pas à se projeter. Par ailleurs, ils n’ont jamais déviés des énormes rails du scénario. Peut être aurais-je du les laisser un peu plus patauger dans la semoule ? Distiller les indices différemment ? Bref, préparer un peu plus ! (On y revient toujours ) Les règles un peu plus intransigeantes et plus « difficiles » ont bien été accueillies, surtout le classique jet de folie. Je me rend compte qu’avec le temps je deviens de moins en moins « sympa », ce qui est très bien. Cette intransigeance m’a souvent fait défaut à mes débuts.
A noter de beaux moments de RP, surtout lors de la pêches aux informations au près des clochards du métro !
Bref, un bilan plutôt sympathique, ils ont appréciés, mais moi j’ai clairement des choses à améliorer sur le sujet (Ambiance / investigations). J’ai hésité à me replonger dans les bouquins de Chill V3, il parait que les conseils de maîtrises de l’épouvante sont clairement bons. Peut être même pourquoi pas le proposer pour passer à un contexte moderne, une espèce de Monster of the Week en plus sérieux ?
Je profite de ce compte-rendu pour remercier les différentes maisons d’éditions qui nous ont fait des dons pour l’atelier ! (A ce jour, le studio Deadcrows avec Monster of The Week, Sans Détour avec Paranoïa, Renegade avec le kit d’initiation de Shaan, le Studio Yggdrasil avec Darkrunes… Et pleins d’autre choses qui devraient arriver, mais je ferais un bilan global sur les dons afin de remercier correctement tout le monde, en plus des retours plus personnels du Club) Nous partions de rien et nous devrions finir avec une très belle petite bibliothèque. Certains ce sont jetés dessus et les lectures sont en cours. J’imagine que l’année 2019 va être marquée par le début de l’autonomie de l’atelier, et ça, ça va être génial.
Voilà ! Je vous dis à demain normalement pour le compte-rendu de la session de D&D5.
Ludiquement,
Jérémy
GIPHY App Key not set. Please check settings