#JDRpsychiatrie saison 2 épisode 8

Le 06/01/2019 : Into The Odd

#jdrpsychiatrie

Les aventures d’un jeune MJ en Clinique de Psychothérapie institutionnelle Saison 2, Episode 8 :  » Ecoute, on a vraiment besoin de l’artefact que tu possèdes pour essayer de terrasser cette créature ! Non ! Vous êtes trop méchant ! Seul une âme pure a pu ouvrir la porte, alors si ça se trouve seul moi peut utiliser le gant !  On fait quoi ? Ba écoute, j’ai une solution toute simple : Je sors mon pistolet et je le braque. A ouais, pas bête, je fais de même ! Nooooooon, vous ne l’aurez jamais ! 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, … Pan !

 

Bonjour à toutes et à tous ! 

Pour ceux qui ne connaissent pas encore mon projet, je suis infirmier dans une Clinique de psychothérapie institutionnelle et j’ai la chance de pouvoir pratiquer le JdR avec des ados hospitalisés. A travers mes compte-rendu, j’essaye de vous présenter ma pratique au près d’un public particulier et les effets « thérapeutiques » possible que j’en tire. 

Cette semaine, petite digression sur mon planning initial. Nous aurions dû poursuivre notre aventure sur D&D 5 mais malheureusement, notre histoire nous emmène sur un peu de « hors-piste » par rapport à la campagne du starter-set. Les fêtes de fin d’années ne m’ayant pas laissé le temps de préparer correctement ce moment (important en plus, les héros vont affronter leur camarade laissé pour mort devenu maléfique), j’ai préféré repousser et sortir un petit jeu plus « rapide » : Into the Odd. (Old Dungeons & Dragons)

 

De quoi ça parle ? C’est un jeu qui se rapproche de la mouvance OSR (Old School Renaissance), ce qui en pratique ce traduit par des mécaniques simples / souples, laissant une grande marge de manœuvre au MJ. La création de personnage dure 3 minutes montre en main et les différentes tables permettent d’avoir rapidement un personnage unique à la table. Pas de classe ici, c’est l’équipement qui va définir le rôle de son personnage. En terme d’ambiance, on mixe du Steampunk, du Lovecraft, du Donjon et Dragon et on obtient un monde étrange, rugueux, mortel, avec sa grande cité tentaculaire Bastion. La spécificité de l’univers tient en partie dans ses « arcanas ». Ce sont les objets magiques, sources de grand pouvoirs mais aussi de convoitises, entrainant de nombreuses expéditions bien souvent mortelles. Certains aspects m’ont fait penser à deux jeux vidéos : Darkest Dungeon et Dishonored. 

 

A ma table, on retrouve 5 habitués de l’atelier, dont Samuel. Encore une fois les profils sont variés (Entrée dans la schizophrénie, troubles de la personnalités, syndrome dépressif, …). J’ai prévenu les joueurs que le jeu me poussait à être moins « gentils » et que la mortalité était assez élevée. Ce n’est pas pour rien que la création de personnage dure 3mn après tout ! 

 

J’ai utilisé l’amorce de scénario du livre de base, un bon vieux « dungeon crawling », au milieu d’une étrange barrière de corail toute métallique… Au menu : des rencontres invraisemblables, des monstres originaux (Femme faite de paillettes dorées en suspension, un homme bernard-l’hermite, une Limace-Coffre,…), des pièges vicelards,  une atmosphère oppressante mais aussi des utilisations capitales d’objets invraisemblables (Perroquet, Sac de billes, …).

 

A noter une nouvelle difficulté avec Samuel… Plus je l’observe et plus j’arrive à mettre des mots sur son comportement en collectivité. Il tend systématiquement des bâtons pour se faire battre mais sans aucune remise en question possible de sa part, malgré les remarques plus qu’insistantes du groupe. Ce comportement s’observe également le quotidien, faisant grandement écho à son passif d’harcelé à l’école. Néanmoins, le cadre du jeu a permis une autre réponse de la part du groupe. Dans le cas présent, le personnage de Samuel a pu récupérer un Arcana puissant, grâce à l’innocence de son personnage. En effet, la pièce où se trouvait l’objet était scellée par une porte magique ne s’ouvrant qu’au contact d’une personne n’ayant pas de sang sur les mains. Manque de pot, le groupe a justement besoin de cet objet pour espérer vaincre la femme scintillante. Les négociations commencent mais Samuel s’enferme dans un discours pénible et refuse catégoriquement, malgré les propositions des autres joueurs. Finalement, les deux finissent par le braquer avec leurs revolvers, lance un compte à rebours et lui somme de ne pas les obliger à faire ça. Une fois le « 10 » atteint, les joueurs tirent sans aucune vergogne, mettant fin au débat et permettant la poursuite de l’histoire. Afin de compléter un peu le portrait, le personnage de Samuel s’est comporté comme un lâche depuis le début du donjon, restant derrière sans apporter assistance. La seule fois où il a voulu détourner l’usage d’un arcana pour éclairer un passage, ça c’est mal passé et une de ses mains a explosé. De plus, il était bien entendu le premier lorsqu’il était question de « loot »…  Bref, un petit air de déjà vu…

 

Et si le cadre du jeu permettait d’assouvir certains bas instincts ? Au quotidien, Samuel est tout aussi pénible (parle et ri fort, aucune remise en question de sa part, hygiène plus que douteuse malgré nos remarques, …) et la bienséance et la bienveillance du groupe freinent ce genre de réponse « radicale ». Néanmoins, la scène de l’atelier à permis une nouvelle fois une solution entraînant la mort de son personnage. Bien sur, cela s’accompagne toujours de discussion en amont, de tentative de persuasion, mais rien à faire, il a la tête dure ! J’ai déjà tenté de reprendre ça avec lui mais je me heurte aux même difficultés : ce n’est jamais de sa faute mais celle des autres ! Immaturité ? (Il a 15 ans) Défense ? Peut être que l’avenir m’apportera plus de réponses le concernant.

 

Voilà pour ce petit compte-rendu ! Le prochain devrait narrer la suite de nos aventures sur la campagne de D&D5.

J’en profite pour remercier chaleureusement les éditeurs qui ont été sensible à notre activité ! Nous avons reçu de nombreux colis / mots et il nous tarde de nous servir de tout ça ! Par ailleurs, pour les lecteurs de Casus Belli, je vous invite à guetter l’arrivée du numéro 28 car vous y trouverez une interview !

 

Ludiquement,

Jérémy

 

 

 

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Écrit par Jérémy GUILBON

Auteur de la Chronique #JDRPsychiatrie

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