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Pourquoi j’aime autant Monsterhearts

La seconde édition de Monsterhearts va sortir en Français et je suis tellement enthousiaste que j’ai décidé de vous expliquer ici pourquoi j’aime autant ce jeu.

 

J’ai joué à la première édition de Monsterhearts en 2014 avec Virgile (voir sur YouTube) alors que nous habitions près de Valenciennes. Cela faisait plusieurs années que je n’avais pas fait de JDR ou très peu et je ne connaissais pas du tout la mouvance PBTA (powered by the Apocalypse). Cette partie est restée gravée dans ma mémoire comme une des meilleures de ma vie. Pour la première fois, j’avais vraiment l’impression que mon personnage influençait beaucoup l’histoire, que notre petit groupe tissait la trame de cette histoire ensemble à travers les actions (moves) des personnages, et j’ai vraiment adoré ça.

Depuis, j’ai refait plusieurs parties, dont 3 mini-campagnes avec la seconde édition qui est en financement participatif en français depuis 10 juillet aux éditions Lapin Marteau. J’ai joué une Goule et une Âme damnée, et je m’éclate toujours autant à chaque fois ! J’aime ce jeu parce qu’on y joue des ado « torturés » entre leur phase adolescente et leur nature monstrueuse. Dans ce jeu, je peux faire des actions que je ne ferai jamais dans la vraie vie, me mettre volontairement en danger, accepter d’être imparfaite et parfois cruelle. Je peux explorer les recoins les plus sombres d’un esprit qui n’est pas le mien, et m’autoriser à fouiner. Je dois aussi gérer l’ambivalence de devoir satisfaire des besoins de monstre dans une vie très humaine… Et je dois dire que c’est assez cathartique quand, comme moi, on a une nature foncièrement gentille au quotidien.

 

Mais c’est quoi Monsterhearts ?

 

Monsterhearts est un jeu de rôle d’Avery Alder avec MJ (elle dit MC pour Maîtresse de Cérémonie). On y incarne des lycéens d’une petite ville d’Amérique du Nord dont le quotidien déjà compliqué est rendu chaotique par le fait qu’ils soient aussi secrètement des monstres . Les monstres sont des clichés d’urban fantasy que l’on connaît assez bien, puisqu’on les retrouve dans des séries comme Buffy contre les vampires : Vampire, Loup-garou, Fantôme, Fée, Sorcière… L’ambiance générale du jeu est aussi très proche de l’horreur comme dans The Faculty, Carrie…

 

 

J’ai l’impression qu’il y a un double sens au jeu, non ?

 

Dans Monsterhearts, on expérimente le fait que le corps s’exprime, et pas toujours de manière « conventionnelle ». Évidemment, c’est une métaphore pour parler de la découverte de soi et notamment de ce que c’est d’être queer (non hétéro cis-genre). Et cet aspect est encore plus explicite dans cette seconde version du jeu que dans la première. Pour tout vous dire, j’appartiens moi-même à la population queer et je dois dire que je suis contente que ce jeu existe, car la métaphore est habilement tissée et me parle plus que dans bien d’autres jeux. Mais Monsterhearts va au-delà en s’adressant à nous toutes et tous : qui n’a jamais eu des soucis adolescents ? Qui ne s’est jamais posé des questions sur sa sexualité ? Le jeu tient compte de cette composante importante de l’adolescence, car dans les moves (actions possibles du personnage), tous les personnages ont des moves sexuels, qui sont basés sur le consentement et qui confèrent des avantages au personnage.

Qui n’a jamais ressenti la pression sociale du lycée (la popularité omniprésente, les choix d’avenir…) ? Qui n’a jamais connu de camarade addict ou n’a jamais expérimenté même indirectement d’oppressions systémiques ? Tous ces thèmes sont abordés, métaphoriquement ou directement dans Monsterhearts

 

 

Comment ça se joue ?

Les joueurs créent leurs personnages à partir d’un livret de « mue » (un type de monstre). Les personnages agissent et certaines de leurs actions (comme rembarrer quelqu’un, agresser quelqu’un…) sont listées dans les règles générales et se résolvent de manière précise, en lançant 2d6 plus une caractéristique. Le joueur obtient soit un échec, soit un succès partiel, soit un succès total. La MC a des réactions spécifiques de son côté pour alimenter l’histoire et la rendre intéressante, mais comme je le disais plus haut, c’est la collaboration entre joueurs et MC qui crée l’alchimie, et il s’agit bien d’une co-construction. Il y a aussi tout un système de gestion des relations entre PJ et PNJ très intéressant (les ascendants), et qui me renvoie fort à ce que j’ai pu ressentir au lycée.



Pour terminer, je vous encourage fortement à sauter sur la campagne de financement en cours qui s’arrête le 7 août, car ce jeu est vraiment à part dans l’histoire du jeu de rôle et vaut le coup d’être testé. Je pense qu’il peut se jouer à partir de 16-17 ans. Et je serai ravie de discuter avec vous de vos parties !

Écrit par Sylphelle

Je suis joueuse, MJ/facilitatrice, créatrice de jeux (jdr et GN) et animatrice de clubs jdr pour enfants :). Il y a plus de détails (et des jeux que j'ai fait !) sur mon itch.io ici : https://sylphelle.itch.io/.

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