Tout a commencé en 2013 : un cadeau, une deadline, et une promesse de faire jouer Cats! La Mascarade. Dix ans plus tard, j’ai usé trois exemplaires de la V1, basculé sur la V2, malmené un kakemono, et rempli des centaines de fiches de personnage. Certains tombent dans le jeu de rôle dès l’enfance… Moi, je suis tombée amoureuse du plus poilu des JDR.
Cats! La Mascarade, le cadeau (un peu) piégé
Il y a douze ans, je recevais Cats! La Mascarade comme cadeau pour mon anniversaire. Mery, un ami (devenu depuis mon mari), me l’avait offert, certain que ce jeu de rôle autour des chats me plairait. Un bel euphémisme !
Comme on avait déjà évoqué que je pourrais un jour passer MJ, il m’a lancé un défi : faire jouer une partie dans l’année, donc avant juin 2014. Manque de chance, je suis partie au Canada peu après. J’ai mis le jeu dans un carton au cas où mes parents vendraient l’appart entre temps et à mon retour il était introuvable, malgré de nombreuses tentatives de recherche pour trouver ledit carton. Mes parents m’avaient certifiés qu’on avait fait tous les cartons possible, il est finalement resté introuvable… jusqu’en 2019 (juste après mon mariage). ^^
Mery, tenace, n’a pas attendu très longtemps et m’a racheté le livre en juin 2014. Puis il m’a relancé le même défi. À ce moment-là, je venais d’entrer au CA d’Opale Rôliste. Je reculais un peu, prétextais un manque de temps… mais il n’a jamais lâché. Et j’ai fini par me lancer. Juste dans les temps.
Pourquoi ce jeu était (littéralement) fait pour moi
Avant de parler de vous parler de ma toute première partie, orientons nous d’abord sur ce qui m’a plus dans ce jeu de rôle.
Pour remettre dans le contexte, j’ai débuté le jeu de rôle fin 2012, avec un one shot dans un univers qui ne me correspondait pas vraiment pour débuter. J’ai embrayé sur une campagne de Pavillon Noir en Janvier 2013 avec pour MJ Mery (et oui, il a trinqué, je l’ai harcelé pour qu’on fasse une campagne) et j’ai fais quelques ones shots par ci, par-là, mais je n’avais pas vraiment de jeux de rôle dans ma bibliothèque.
Depuis toute petite, je suis fascinée par les chats (une vraie aficionado). Ma grand-mère en avait à la campagne, et mes premiers souvenirs avec des félins remontent à mes 3 ans. J’ai toujours préféré les chats adultes aux chatons, peut-être parce que ceux qu’on avait dans les portée ne restait que jusqu’à ce qu’ils soient adoptés. Je passais mes vacances avec eux, à admirer leur noblesse naturelle. Gagner leur confiance et leur amour, c’est tout un art. Ce sont des créatures indépendantes, fières, qui ne se laissent pas dompter facilement. Et si vous les conquérir ou, tout du moins, être leur égaux, il faut fournir des efforts (et beaucoup de caresses et de croquettes).
Enfant, je les imitais souvent, dans leurs miaulements, ronronnements, et même leur manière de se battre. Une capacité qui m’a bien servi pour illustrer les actions des joueurs !
Bref : il ne pouvait pas y avoir meilleur jeu de rôle pour moi. Et Mery l’avait bien compris, en vrai, je suis un chat ! ^^
Dans Cats! La Mascarade, on ne se limite pas à incarner des chats mignons qui font la sieste et des bêtises : on a des talents psychiques, des missions à gérer, un vrai secret à cacher aux humains, et plein de conneries à faire en douce..
Si le jeu avait été trop réaliste-cocooning, je me serais très probablement lassée du jeu. Non pas que jouer un chat dans un environnement cozy soit déplaisant, mais je trouve que sur le long terme, les scénarios auraient manqués d’enjeux. J’aurais l’impression de me retrouver dans un roleplay ou chacun tire la couverture à lui, en idéalisant le jeu, un peu comme lorsqu’on joue un rôle en étant enfant.
Ce que j’adore, c’est ce mélange entre missions, pouvoirs et situations absurdes : parfait pour improviser et maintenir une tension narrative. L’avantage, c’est qu’ici, les chats peuvent faire encore plus facilement les 400 griffes. 😉
Un livre, des idées… mais zéro plan (au début)
L’autre aspect qui m’a séduite, c’est la taille réduite du livre de base. La première édition (chez Icare, 2010) était beaucoup plus légère que la V2 de chez BBE qui est bien plus poilue (pour une bonne raison, j’y reviendrai dans un prochain article).
Quand j’ai enfin pu remettre la patte sur le livre, j’ai dévoré le lore, les règles, tout. Certaines mécaniques m’ont paru obscures au début, mais j’ai vite bricolé une fiche de perso pour tester des jets et mieux visualiser l’univers et les possibilités d’un chat dans telle ou telle situation (note à garder pour plus tard !).
Là où j’ai bloqué ? Le scénario. J’avais une date, un groupe d’amis prêt à en découdre (dont la moitié avait déjà joué à Cats), mais… aucun scénario.
Pendant un mois, j’ai hésité. Prendre un scénario du livre ? Ou inventer le mien ?
Ceux de Vincent “Tlön Uqbar” Mathieu étaient excellents, mais un peu complexes pour une première maîtrise par une jeune femme qui avait fait encore très peu de jeu de rôle. Il faut sauver le chaton Ryan ? Trop de lieux à gérer. Tatie Danielle ? Trop d’obstacles et des soucis de timelines… Bref, pas évident quand on débute et qu’on jongle déjà avec les règles.
Et puis, comme une partie de mes joueurs connaissait déjà ces scénarios, je ne voulais pas qu’ils soient obligés de refaire un scénario déjà joué. J’ai donc plongé dans l’internet à la recherche d’inspiration…
Comment j’ai rédigé mon premier scénario à cause d’un écureuil
Et vous le croirez peut-être pas, mais j’ai regardé des heures entières de vidéos de chats. Je vous rassure, c’était aussi (et avant tout) des recherches. Je me demandais toujours comment reproduire telle ou telle situation, ou si ce serait facile à intégrer dans un scénario. Heureusement, les années ont prouvées que je suis une reine de l’impro. ^^
J’avais bien conscience qu’il fallait une mission à nos agents, j’avais plein d’idées (vraiment pleins), mais je n’arrivais pas a choisir. Jusqu’à ce que je trouve une vidéo d’écureuil poursuivi par un chat dans un grenier (c’était ultra rapide). J’ai trouvé la situation tellement drôle que je me suis promise de l’intégrer dans mon scénario et j’ai finalement pu commencer la rédaction sommaire sur un bout de feuille A6 (oui oui A6, aussi petit que ça).
Grâce à cette vidéo improbable, j’ai écrit mon premier scénario de Cats! La Mascarade. Il fête aujourd’hui ses 10 ans, a été joué environ 150 fois en convention ou asso — pas seulement par moi, d’ailleurs !
Le scénario a maintenant un vrai nom : « Qui donne sa langue au chat ». Depuis, il a évolué et doit s’enrichir de deux autres volets pour former une mini-campagne. Bon, la trilogie complète n’est pas encore rédigée (pardon à celles et ceux qui attendent 😅), mais les idées sont là.
À l’origine, le scénario impliquait cinq chats :
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Felicity : une chatte angora top model avec de nombreux admirateurs sur les réseaux simiesques (et victimes de cosplay félin)
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Vendetta : un chat chartreux ayant fait beaucoup de recherche sur l’informatique et sachant utiliser un ordinateur plus ou moins rapidement (assez pour faire parti des anonymaous).
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Joker : un abyssin au corp fin et élancé, très athlétique qui adore se jouer des humains comme de ses congénères.
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Pristi : un chat pataud et Amnésique (mais d’une constitution robuste) qui se présentait toujours en disant « Bonjour, je suis le chat Pristi et vous ? ». Le twist un peu fun était que Pristi, finit par découvrir sa vraie fiche de personnage après avoir récupérés plusieurs souvenirs en cours de partie. Surprise !
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Malice : un personnage bonus (dont je ne peux trop trahir la présentation pour des raisons évidentes), qui mettra le bazar plus ou moins férocement selon son joueur.
Ces pré-tirés ont tourné un an et quelques en convention avant d’être remplacé par une pile de feuille pré-tirés. Je ne les utilise plus, mais ils gardent une place spéciale dans mon cœur. C’était pour moi, mon équipe Agence Tous Risques, version féline.
Vous trouverez ci-dessous le pitch et les fiches de perso (V1), et même le background. D’ailleurs, tout est disponible sur le Discord de Cats! La Mascarade, avec carte, obstacles, tokens et même un actual play. En 2022, trois joueurs m’ont demandé ce scénario la même semaine — je l’ai donc rédigé pour Octogones 2022, puis je l’ai partagé avec d’autres MJs sur le discord.
Après des mois de développement, l’application mobile « Meow Talk » menace de permettre aux simiesques de parler le félin, du moins de comprendre ce que dit son chat domestique, avec des résultats « stupéfiants » d’après les premiers essais parus dans la presse spécialisée.
Voilà une avancée technologique simiesque qui risque fortement de mettre à mal la gente féline !
A peine sorti de la litière de votre mère, sans expérience, sans soutien d’un conseil de Paris débordé, votre première mission est simple : sauver la Mascarade !
Relevez l’agent qui empêche temporairement le lancement de l’application, mettez fin à la menace et faites vos armes de la plus belle et héroïque des façons…
PS : Merci à Mathieu d’avoir reformulé mes idées pour créer ce pitch très alléchant
Première maîtrise, premières pattes dans le plat
Et cette première partie alors ?
Pas simple. J’avais peu de notes, une timeline un peu bordélique et pas de plan du lieu que j’ai dessiné a la main, et surtout beaucoup de stress… mais aussi énormément d’imagination. Et j’ai adoré. <3
Débuter MJ avec des amis bienveillants, c’est essentiel (à retenir pour plus tard). Si on se plante, on cherche une règle, on fait une pause, on improvise — mais on ne se juge pas. La bienveillance prime.
Mery et Chrno ont joué Felicity et Malice… et ont passé leur temps à s’écharper. Ce n’était pas prévu, mais c’est semble t-il un rituel dans toutes les parties ou ils jouent ensemble, et le jeu était mémorable. Tous ont incarné leurs chats avec brio. Mention spéciale à à la pire idée de chat : celle qui voulait dessiner un pentacle avec du sang d’écureuil (oui, Malice encore).
À l’époque, j’ai laissé faire parce que je ne maitrisais pas bien les do et don’t. Aujourd’hui, je sais dire : “Non, ça ne colle pas à l’ambiance”. 😉
La partie a duré 3h30, j’ai eu des retours et des conseils sur ma façon de mener, quelques points de règles à relire et c’était trop cool de pouvoir compter sur une équipe de MJs expérimentés aussi gentils.
Dix ans plus tard, je n’ai pas fini de miauler
Chaque fois que je réalise que ça fait 10 ans que je maîtrise Cats! La Mascarade, je me sens vieille 😹. La partie a eu lieu le 7 juillet 2015 (vive Google Agenda pour rafraîchir la mémoire !).
Fun fact : j’ai très peu joué en tant que joueuse à Cats: La Mascarade. La toute première fois, c’était en 2021, dans l’actual play Le Père Noël attaque par la Rôlisterie. Eh oui, il m’a fallu 6 ans pour passer de l’autre côté de l’écran !
Et maintenant ?
Cet article lance une série de 6 à 7 billets consacrés à mes 10 ans de Cats! La Mascarade en tant que MJ. Je voulais écrire un article unique… mais impossible de résumer une décennie aussi bien remplie.
Aujourd’hui, Cats! et moi sommes un peu indissociables. Oreilles de chat, t-shirt à humour douteux, tote bag assorti, bière dans une main, stickers dans l’autre… c’est moi ! Certains pensant même que je suis l’autrice ! ^^
Les prochains articles vont sortir doucement, car je finalise a peine le premier et j’ai encore pas mal de recherches et souvenirs à collecter pour en oublier le moins possible. Je vais surement être exhaustive dans les prochains, mais c’est mon petit côté perfectionniste et storytelling. 😉
Les prochains articles aborderont plus ou moins profondément, les thèmes suivants :
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les parties en conventions et association,
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la création de scénarios,
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les outils pour MJ,
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les communautés Cats! (Discord, Facebook),
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les parties en ligne,
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l’improvisation,
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et la gestion de profils de joueurs différents à sa table
Bref, beaucoup de souvenirs à partager. Un gros chantier, mais je suis très heureuse de pouvoir partager ça avec vous alors n’hésitez pas à poser vos questions, me dire ce que vous aimeriez savoir et vos problématiques 🐾
Même après 10 ans, une vaccination contre la leucose est conseillée 😁