Voici une courte interview (réalisé par courriels) concernant le projet Double Séance de Fondu Au Noir, en financement participatif jusqu’au 13 Octobre chez Ulule. L’objectif : livrer 2 one-shots « La fosse » et « Camion dans la nuit » pour Halloween… Vous sentez les frissons ! Amateurs et amatrices de FATE et Basic système ainsi que de cinéma, régalez-vous.
La deuxième partie de l’article concerne ce qui m’a attiré dans l’approche ce projet avec la musique dans nos parties de JdR et la proposition d’associer un système tel que FATE au BASIC système. Enfin, je dirais que j’ai découvert Fondu Au Noir à travers leurs précédentes productions et que j’ai voulu en savoir plus sur celle-ci.
1ere partie : l’interview du projet.
Imaginons une scène de film pour être dans l’ambiance de ce projet (comme vous pouvez le voir sur les affiches, on retrouve les bandes, et design de police des films d’épouvante qui ont pu nous marquer).
« Dans le champ de la caméra, une pièce de vie déserte. La caméra pointe ensuite sur un téléphone et un bureau bien rempli de feuilles, dossiers. Sur le mur du fond, on distingue une peinture étrange, mais ce qui attire le regard, c’est le téléphone qui vibre. Une main gantée l’attrape rapidement et sort du champ. Nos regards peuvent essayer de déchiffrer les éléments du décor.
Elrik (EL): Bonjour Emeric, c’est Elrik. Je t’appelle au sujet de ton nouveau projet lancé depuis quelques jours et avec un objectif ambitieux et très court terme qui est de livrer un double scénario pour Halloween (épouvante contemporaine). (La voix tremble un peu, ou est-ce des grésillements) J’ai préféré rester à bonne distance de cette station service et de cette campagne isolée pour ne pas finir tranché en morceaux ou disparaître à jamais. Hé hé..
Si ces précautions te conviennent, que peux-tu nous dire sur la démarche de ce nouveau projet par rapport à la précédente série (où nous attendons toujours la dernière saison, mais je m’égare déjà) ?
(NDLR: vous pouvez retrouver les différents articles sur les précédents projets en fin de la 1ere partie de l’article)
Emeric: L’épouvante a toujours été un genre phare pour moi. Jouer à se faire peur me paraît naturel. Je suis un lecteur de romans d’épouvante, d’horreur et de terreur. J’aime aussi le cinéma qui traite de ces genres. Même si avec les copines et les copains nous avons commencé à jouer avec L’œil Noir, L’Appel de Cthulhu, Chill et Maléfices sont très vite arrivés à nos tables. Halloween est une période propice à l’épouvante, c’est un moment spécial, une ambiance. L’automne est une saison que j’aime beaucoup pour ce qui concerne l’horreur et l’épouvante. Le 31 Octobre dernier nous avons joué « Camion dans la nuit » avec le système FATE et ce 31 Octobre qui vient nous allons jouer un scénario de D&D ambiance gothique. Quelque chose me dit que nous ne sommes pas les seuls à jouer à cette date-là… du coup l’idée est venue de sortir un scénario pour jouer le soir d’Halloween. Et comme Halloween n’est pas sans lien avec le cinéma, nous proposons deux scénarios sur les schémas des DOUBLES SÉANCES chères aux amatrices et aux amateurs de cinéma de genre. Une double séance c’est aussi l’occasion d’aborder une thématique (ici l’épouvante) et de montrer la diversité qu’on y trouve en termes d’histoire et d’illustration.
Halloween n’est pas sans lien avec le cinéma, nous proposons deux scénarios sur les schémas des DOUBLES SÉANCES
EL: Ah, je vois, c’est donc pour cela qu’une nouvelle ligne artistique a été choisie. Comment le duo avec Frédéric Guédon et Matthieu Papy s’est formé pour chaque scénario et quel niveau d’information leur a été communiqué ? D’ailleurs vous connaissiez-vous avant et ont-ils joué, testé les aventures, et si oui comment ont-ils vécu l’expérience ?
Emeric: Comme avec Rackham le Roux, c’est sur Instagram que j’ai croisé le travail de Frédéric Guédon. J’ai tout de suite été emporté par son style. J’aime beaucoup son trait et j’ai tout de suite pensé à des univers de Jeu de Rôle en voyant ses personnages et ses lieux. C’était… Enfin ça me paraissait être une évidence que quelque chose de rolistique planait sur son œuvre. Un peu comme si nous avions partagé un univers commun. J’ai donc pris contact avec Frédéric et il s’est avéré que nous avions joué aux mêmes Jeux de Rôle.
Matthieu Papy nous a contacté par mail après avoir vu nos fascicules pour la 5e. J’ai tout de suite pensé à lui pour « Camion dans la nuit ». Quelque chose dans son style – le travail sur la lumière peut-être – m’a donné à penser que ce scénario lui conviendrait.
Ils n’ont pas joué ces scénarios, mais ils ont eu le scénario entre les mains pour s’emparer des personnages et des lieux. Et puis je donne aussi des indications de musique et des références de films et de livres, pour qu’ils s’imprègnent de l’ambiance. Ensuite c’est eux qui s’emparent de tout cela. Je ne sais pas comment ils ont vécu l’expérience, il faudra leur demander, mais en tout cas le rendu m’a séduit. L’ambiance qu’ils ont mis en place est celle que je voyais.
EL: Pour rester dans le thème de la construction de ces aventures, attend, je me mets à l’abri, j’entends l’orage arriver. Je disais, comment s’est fait le choix de l’ambiance visuelle et musicale, s’il y en a une comme dans les précédents projets ?
Emeric: Pour l’ambiance visuelle, Marie Albert s’est occupée de la maquette et j’ai cherché deux illustrateurs qui pourraient coller à chacun des scénarios, qui ne traitentpas l’épouvante de la même manière.
La musique est à la fois en amont et en aval du scénario. « Camion dans la nuit » vient en partie de la rencontre d’une chanson de Gérard Manset et d’Axel Red (elles sont toutes les deux au générique du scénario et ont été jouées pendant la partie). « La Fosse » a pas mal à voir avec l’album de Tool « 10,000 Days ». Du coup cela se retrouve dans l’ambiance. Quand je réécoute ces chansons, des souvenirs de la soirée jeu de rôle peuvent me revenir en mémoire, comme pour les musiques de films. La musique est très importante pour moi, c’est un élément clef de mon imaginaire. Ensuite, les personnes qui s’emparent du scénario ne sont pas du tout obligées d’y adhérer ni de s’en servir. Mais je sais par exemple que Matthieu était heureux que je lui envoie la playlist de « Camion dans la nuit », ça l’a aidé à cerner l’ambiance.
(NDLR: depuis l’écriture de cet article, vous pouvez trouver les playlists créées par Emeric , Dj Duclock sur Deezer. Pour la playlist « La fosse » retrouver du Nirvana, Richter (Vivaldi), The Prodigy… et pour La playlist « Camion dans la nuit » Axelle Red, R.E.M, Pink Floyd…)
La musique est très importante pour moi, c’est un élément clef de mon imaginaire.
EL: Comment as-tu associé cette ambiance au choix du système de jeu, qu’est-ce qui a été fait en premier ? Passer de projets avec le système D&D5E vers les systèmes Fate et Basic système, quelle est la raison ?
Emeric: Le système fait partie de l’ambiance du jeu, D&D a une saveur qui est dû en grande partie à son système de règles précises et ludiques. Avec « Camion dans la nuit » et « La fosse » nous sommes dans de l’épouvante contemporaine. D&D à mon sens n’est pas fait pour cela ; pour de l’épouvante, oui D&D est bien, mais pas contemporaine. « La Fosse » a été joué avec Chill (la dernière édition en date) et « Camion dans le nuit » a été joué avec FATE. Nous ne pouvions pas utiliser le système Chill, qui n’est pas en licence libre, pour publier ces scénarios. Mais surtout, FATE me semble être parfait pour de l’horreur contemporaine. Le système est fluide et narratif et nous l’avons joué de manière « gritty » (ndlr: réaliste): quand un personnage n’avait plus de points de stress pour encaisser ou de conséquences pour absorber les points de dommage, il mourrait.
Le système Basic, nous l’avons adapté parce qu’il est connu des rôlistes, plus connu que FATE. Et puis c’était pour continuer dans la thématique des doubles, deux scénarios, deux illustrateurs, deux systèmes. Après je ne sais pas si les personnes qui jouent aux nombreux jeux avec le mot Cthulhu dedans pratiquent d’autres types d’épouvante. « La Fosse » et « Camion dans la nuit » ne jouent pas sur le tableau de l’horreur cosmique et désespérée, ni sur de l’horreur Pulp. J’ai beaucoup joué à « L’Appel de Cthulhu » mais aussi à « Chill » et « Maléfices » qui proposent d’autres ambiances.
EL: Je comprends mais ce n’est pas trop difficile de régler ces systèmes ? Comment as-tu approché les conseils aux MJ ? (Tu as écrit un court article sur FATE et pour les férus.e.s de ce système il y a le livre de Hanz) En effet le système FATE est peut-être plus narrativiste que le Basic Système.
Emeric: Oui le système FATE est plus narratif que le système BASIC. C’est un pur bonheur à jouer. Le fait de faire reposer toute une partie de la mécanique narrative sur des phrases est une excellente idée. Là où tu as des données chiffrées pour le BASIC tu as une phrase dans FATE. C’est extra, une simple phrase te donne à la fois le ton et la règle. On peut tout faire avec FATE, mais pas avec tout le monde. Il faut être sur la même longueur d’onde autour de la table. Le BASIC encadre la narration d’une manière plus statistique en la contraignant avec des règles plus précises, et des chiffres ; c’est plus simulationniste, la narration va plus venir du résultat du dé et des données chiffrées sur la feuille de personnage.
Mais BASIC ou FATE ce qui compte, au fond, c’est l’histoire. Comme pour nos scénarios 5e, les règles, la mécanique n’est pas prépondérante dans ce que nous proposons.
Mais BASIC ou FATE ce qui compte, au fond, c’est l’histoire.
Dans l’arrière-plan sonore, on entend la pluie, de temps un temps l’orange se fait entendre.
EL: Et bien sûr, avec ce sujet d’Halloween, et comme tu parles aussi de l’ambiance inspirée des livres de Stephen King et Lisa Tuttle, cela peut créer des émotions fortes autour de la table, est-ce que la sécurité émotionnelle est de mise et que conseilles-tu ? Comment l’expertise de Fondu Au Noir, très axé sur les polars est-elle un atout appliqué à la création de ces aventures ?
Emeric: Quand je lis un King ou un Tuttle, je lis pour ressentir des émotions, pour vivre une histoire sans prendre de risques. Au chaud dans mon fauteuil, au creux de mon lit ou dans le bus. La sécurité émotionnelle pour moi c’est avant tout d’avoir des personnes autour de moi avec qui parler, avec qui partager ce que j’ai ressenti. Ado quand je regardais un film d’épouvante sur une VHS je cherchais à ce que l’on me bouscule, je voulais flipper, être poussé à mettre ma main devant les yeux ou à crier. Il y a certains films où je n’ai pas pu. Je me suis senti trop mal à l’aise. J’ai appuyé sur la touche STOP du magnétoscope et je n’ai pas continué à regarder. En livre c’est pareil. En Jeu de Rôle aussi. Si tu n’en peux plus, tu arrêtes. Tu pars. Ce n’est pas grave. C’est un choix que tu dois avoir, arrêter de regarder, arrêter de lire, arrêter de jouer. Ensuite quand tu vas jouer un scénario d’épouvante il faut t’attendre à être bousculé, il ne faut pas jouer ce genre d’histoire si tu n’es pas prêt à avoir peur, à être confronté à l’horreur. Il y a des films où j’ai failli partir, mais je suis resté… pour voir. Entendons-nous bien, l’épouvante je ne la pratique pas pour surmonter quelque chose, mais pour ressentir, avoir des émotions, pour avoir peur à peu de frais en quelque sorte. On joue à se faire peur, pas à se mettre dans des situations malsaines au-delà du jeu.
On joue à se faire peur, pas à se mettre dans des situations malsaines au-delà du jeu.
Pour répondre à ta deuxième question, avec Fondu Au Noir nous passons une grande partie de notre temps à lire, forcément cela aide beaucoup, que ce soit pour les techniques de scénario, les ambiances ou l’inspiration. À l’inverse, une autre partie de notre travail est de donner des conférences, des formations et d’animer des tables rondes avec des auteurs… de parler à des gens. Cela a beaucoup à voir avec le Jeu de Rôle, et le fait d’être meneur de jeu m’a beaucoup aidé.
(NDLR: Fondu Au Noir est une association qui a été fondée en 2007 pour faire découvrir la diversité du polar, avec la publication régulière d’un magazine, des conférences / ateliers …)
EL: Merci de ces réponses et explications. Je rebondis donc. Tu as choisi deux histoires dans un fascicule de 24 pages, cela paraît très condensé, quel est l’astuce ? En comparaison de vos 3 derniers opus, où il y avait plutôt du bac à sable ou plutôt très dirigiste (si je peux oser), comment sont ces one-shots?
Emeric: Ne pas tout donner, voilà l’astuce. Il faut que les joueuses et les joueurs puissent s’emparer de l’histoire et la mener à leur sauce. Trop de détails dans un scénario, ça risque de bloquer la meneuse ou le meneur de jeu. Le coté dirigiste dans un scénario je ne suis pas fanatique, même si un scénario sur des rails peut être très intéressant à jouer tant que personne ne s’en rend compte.« La Fosse » et « Camion dans la nuit » ne sont pas présentés en acte et en scène, ce sera aux joueuses et aux joueurs de les construire, même s’il peut y avoir des scènes évidentes et une scène d’introduction définie. Vous trouverez cependant tout ce dont vous avez besoin pour jouer : des PNJ avec des buts et une morale, des lieux, des dynamiques, des chronologies (ce qui s’est passé avant que les PJ rentrent en scène et ce qui risque de se passer) et puis une histoire, une thématique, de la musique et quelques conseils.
Vous trouverez cependant tout ce dont vous avez besoin pour jouer
EL: Comme cela est indiqué dans la description, tu parles de 4-5 joueuses, fournissez-vous des pré-tirés ? Et penses-tu que cela puisse être adapté à un duo (1 MJ & 1Pj) ?
Emeric: Non, nous n’avons pas eu la place de proposer des pré-tirés. Ceci dit avec le système de jeu FATE tu peux créer ton personnage durant le scénario. Un MJ et 1 PJ… Je n’ai jamais pratiqué le jeu de rôle en duo. Mais j’imagine que le genre épouvante peut tout à fait s’y prêter. À mon sens il faut être sacrément en phase pour créer une histoire à deux sur plus de deux heures de jeu. À quatre ou cinq je pense que c’est plus facile, il y a plus d’idées, plus de dynamiques… mais en duo, pourquoi pas. C’est à tenter.
EL: Merci pour toutes informations. J’aurais un dernier point, quant à la mise en scène et donc la maquette utilisée, avec Caroline de Benedetti, ta comparse, vous avez associé un nouveau membre Marie Albert, comme pour les questions sur l’équipe d’illustrateurs que peux-tu nous raconter ?
Emeric: Marie a fait un stage de fin d’étude dans l’association Fondu Au Noir. Quand nous avons appris qu’elle faisait du Jeu de Rôle (elle a conçu un scénario « Le Molosse » pour Cthulhu qui est de toute beauté) nous avons décidé de travailler sur DOUBLE SÉANCE avec elle. Cela a été un plaisir, d’autant plus que Marie aime les genres épouvante et fantastique qu’elle pratique et connaît bien.
La lumière dans la pièce vacille. Le son du téléphone est faible et un souffle se fait entendre.
EL: Je crois que je vais bientôt devoir te laisser, je vois des ombres bouger. Je .. Je ne suis pas très rassuré. Je voulais finir par un petit scoop peut-être pour clore cet appel, que pourrais-tu nous dire ?
Emeric: Tout d’abord que FATE est un système à découvrir. Il est malléable et son côté narratif en fait un système qui va se fondre dans l’ambiance de vos scénarios. Il gagne vraiment à être connu. Ce projet de DOUBLE SÉANCE nous tient beaucoup à cœur, s’il fonctionne nous pourrons mettre en place une série de fascicules sur le même principe, double illustrateurs, double scénarios avec des thématiques différentes (nous travaillons déjà sur la première guerre mondiale). Et pourquoi pas travailler aussi avec deux scénaristes différents. Nous croisons les doigts pour que ce projet aboutisse.
La lumière dans le bureau s’éteint puis se rallume. Le téléphone est posé, une trace rouge est visible…..
Merci à Emeric de Fondu Au Noir, d’avoir accepté de nous partager ces informations sous ce format particulier d’interview, une première de mon côté. Je souhaite une bonne aventure à ce projet ainsi qu’aux futures sorties Double Séance. (Contribution à partir de 9€ pour le PDF et 19€ pour la version physique produite à proximité de Nantes ; et même pour 49€ si vous pouvez être à Nantes le 9 décembre ou 13 janvier vous serez convié à une partie en physique pour jouer et peut-être tester une future production) Fin du financement le 13 Octobre.
Je vous laisse et vous pouvez trouver d’autres informations sur
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- interview sur le Fix (très intéressant complément sur la construction de ce projet)
- Interview sur GeekPowa (YouTube), vous y apprendrez quelques éléments sur l’utilisation de FATE et sur les one-shots (« Camion dans la nuit » commence par une patrouille de police sur une autoroute) et sur le dernier opus 5e « Les Sables Rouges » concernant la saison de l’été).
- A venir sur Ind100 Podcast
- Précédent projets
2eme partie : Musique, FATE & BASIC.
Comme nous le voyons actuellement, le financement participatif est le moyen privilégié de faire publier du JdR que ce soit par de grosses licences / grands groupes comme par des indépendants. C’est une grande profusion de projets que nous voyons arriver et il n’est pas simple de faire (ou pas) un tri (voir la fin de l’interview d’Olivier Larue qui parle de l’âge d’argent du JdR ) . En tout cas, quel que soit les choix que vous ferez, je trouve intéressant le choix des systèmes proposés et surtout si des musiques le sont.
Quand je cherche des aventures prêtes à l’emploi, c’est pour me simplifier la vie et/ou me donner des idées. Je sais que ces aventures peuvent engager plus ou moins de travail d’adaptation pour se les approprier. Il suffit de lire un Casus Belli et leurs scenarii pour se donner envie de se jeter à l’eau. Il y a vraiment le choix. Mais comment être à l’aise, avez-vous un système qui est facile à prendre en main ?
De mon côté, j’ai initié avec différents systèmes et il y a toujours eu du bon… et du moins bon, surtout la représentation de ce qui se passe. Se lancer dans le narratif, n’est pas forcément aisé alors qu’avec les enfants ça l’est (mais ça part dans tous les sens). Le BASIC système a l’avantage de présenter des données en pourcentage et on comprend vite ce que son personnage peut faire (grâce à la liste de compétences associées). Cela a un côté rassurant. C’est au MJ de rendre le jeu fluide s’il ou elle perçoit que faire trop de calculs ou être « simulationniste » n’est pas du goût de ces joueurs / joueuses. Le SRD (Document de référence du système, en bon français) tient sur 20 pages. Dans le cas de FATE, c’est « l’opposé ». C’est un système que je n’ai pas pratiqué, encore, mais qui me tente car ma pratique a évolué vers Lasers&Feelings, les PbTA et Cthulhu Hack. La lecture du livre de Hanz y est aussi pour beaucoup. Vous pouvez trouver un wiki français du SRD FATE qui contient tout et même plus pour jouer (avec des conseils, outils et un forum).
Donc, quand on choisit de soutenir un financement participatif, on peut se dire que l’on sera à l’aise avec le système proposé ou que l’on pourra facilement transposer l’aventure à son mode de jeu préféré. Ici, j’aime les choix proposés qui nous sortent du classique D&D5E ou de ses variants/clones et qui ont l’air plus adapté, comme évoqué par Emeric au one-shot d’épouvante contemporaine.
Maintenant passons à la musique, pourquoi j’y attache de l’importance car elle rythme mon quotidien. Mon bilan de l’année peut faire peur (mais je le garde pour moi). Avec la musique, nous reviennent des images, des émotions du vécu, et c’est normal: C’est l’ancrage. Il y a actuellement sur Netflix un épisode qui en parle memory explained : Pour ancrer des souvenirs il faut associer plusieurs éléments : l’émotion, le toucher, le visuel… Lorsque l’on joue une aventure, s’il y a des émotions (rire, peur…) et une musique en fond, l’effet pourra être accentué. Ainsi, des années plus tard, en entendant cette musique, tel la « madeleine de Proust », le souvenir vous revient. Souvent, on se dit qu’il faut des musiques créées pour l’aventure, comme dans un film. D’ailleurs vous pouvez écouter en replay le podcast (France Culture) de Blockbuster sur John Williams : La musique complète l’image et ne doit pas être redondante . Ce qui parait génial mais peut demander plus de travail à appliquer à sa séance de JdR. Un de mes premiers MJ était féru de bande son de films, et il savait y faire. J’ai eu l’autre cas, mettre des musiques de « tous les jours » en fond sonore et avec lesquelles, cela passait aussi très bien. C’est le choix fait par Emeric. Peut-être que vous n’utiliserez pas les playlists tel quel mais elles vous inspireront. Quand j’entends du Nick Cave, je visualise une atmosphère et des mots pour décrire. L’avantage de ces playlists c’est aussi de renforcer l’idée qu’en tant que MJ, je peux me laisser une marge, je peux vouloir être super pointu sur une musique à déclencher au moment précis ou me laisser porter par l’ambiance. Comment vos tables et vous réagissez ?
Enfin, j’ajouterai que cet échange m’a montré encore une fois la richesse de l’aventure humaine quand on fait du JdR, ici avec la formation de l’équipe autour de ce projet. Comme dans les précédentes productions, à l’association d’Emeric & Caroline, s’ajoute de nouveaux membres: Marie, Matthieu et Frédéric pour une production locale mettant en valeur le scénario. Comme précédemment, le vent Nantais ayant donné l’idée du scénario « le vent sur la frontière », ici, c’est avoir fait un scénario « Camion dans la nuit » avec le système FATE le 31 Octobre qui donne naissance à cette production. Bref, on sent le vécu et la volonté de partage.
J’espère que les informations présentées vous seront utiles. Moi, je cours pour survivre, pour relire ce très bon livre sur Fate : le livre de Hanz qui me paraît aussi applicable à d’autres systèmes / façon de jouer.
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