#JDRpsychiatrie HS 1 : Cadre de travail

Hello !

Afin d’éviter de diluer par petites touches les informations sur mon cadre de travail, je vais tenter de les regrouper dans cet article.

Pour rappel, je travaille depuis bientôt 4 ans dans une Clinique de Psychothérapie Institutionnelle accueillant à environs 50% un public adolescent.  

I) La Psychothérapie institutionnelle

La Psychothérapie institutionnelle ? Kesaco ? Pour tenter de répondre à cette très vaste question, je vais vous citer Wikipedia.

“La psychothérapie institutionnelle est un type de psychothérapie en institution psychiatrique qui met l’accent sur la dynamique de groupe et la relation entre soignants et soignés. La visée de soigner le collectif soignant et d’humaniser le fonctionnement des établissements psychiatriques, afin que les patients reçoivent un soin de meilleure qualité, est une caractéristique de ce mouvement thérapeutique.”

L’idée de considérer l’institution en elle même comme une entité à part entière qui doit elle aussi être soignée pour espérer aider les gens, c’est assez novateur et pourtant tellement logique à mes yeux. Il est coutume de dire que ce mouvement repose sur deux jambes : l’une Psychanalytique et l’autre, Marxiste. C’est donc un outil de désaliénation mentale et sociale. 

Meme Freud

Notre organisation en interne est assez particulière. Par exemples, nous ne travaillons pas avec un cadre de santé. Toutes les questions de plannings et de répartition quotidienne du travail sont réalisées par des commissions composés de collègues. (Qui tournent avec le temps, afin d’éviter le cloisonnement des fonctions) Dans le même esprit, tout les collègues, quelque soit leurs formations, sont nommés “moniteurs”. Si on remonte dans les années 50/60, le personnel embauché dans ce type de Clinique ne venait pas toujours du milieu sanitaire et social. On retrouvait des agriculteurs, des menuisiers, des artistes, … Cela donnait une très grande richesse dans les échanges et les façons d’aborder un patient. Aujourd’hui, de part les réglementations, nous n’avons plus cette souplesse. 

II) Le Club Thérapeutique

Autre pilier très important, le Club Thérapeutique. Kesaco ? C’est une association loi 1901 gérée conjointement par des moniteurs et des patients élus. Afin de vous détailler un peu plus ce que nous y faisons, je vais vous citer l’article rédigé pour la présentation de l’association à la commune.

” Le Club Thérapeutique de Saumery a pour vocation d’amener aux patients de la Clinique un accès aux loisirs et aux soins. Par le biais d’activités hebdomadaires et de sorties ponctuelles, les adhérents peuvent aussi s’évader du quotidien des soins.

S’attachant aux valeurs de la psychothérapie institutionnelle, la clinique et le club espèrent apporter à ses résidents une revalorisation de leur personne, une acquisition d’autonomie, un retour à la citoyenneté en s’appuyant sur les liens et le quotidien.

L’association organise occasionnellement des événements ouverts au public, telles que randonnées, brocantes, kermesses, concerts ou vernissages.

L’adhésion, à hauteur de 10 euros annuels, marque le soutien envers une méthode de soins alternative et une prise en charge plus humaine de la souffrance. Elle permet d’être tenu au courant et invité aux divers événements du club.”

Certains patients parlent du Club comme étant le “Poumon” de la Clinique. Je pense que c’est assez évocateur ! Sa première et plus importante fonction, c’est l’accueil ! Accueillir les nouveaux, patients comme moniteurs, accueillir la parole et les idées des uns et des autres, accueillir les problèmes afin d’y réfléchir ensemble, …

Les fonds de l’association proviennent des adhésions, de la subvention de la Clinique (En échange de tâches réalisées par les membres de l’association. Nettoyage des cendriers, aider en cuisine, s’occuper du chat, …) et des dons. 

C’est également un outil permettant de soutenir et de transformer les désirs de chacun. Par exemple, si une personne cherche à organiser une sortie au Château de Chambord, il devra venir présenter son projet au Club. Ce dernier l’aidera dans la mise en place et sur les questions techniques. (Moniteur accompagnant, véhicules, tarifs réduits, …) C’est dans ce cadre que j’ai monté un atelier au tour du jeu, Ludi’Truc. 

III) Ludi’Truc

L’atelier que je mène avec deux autres collègues s’occupe du “ludique” (Jeu de société, jeu vidéo et jeu de rôle) au sein de la Clinique, dans des temps formels d’atelier comme dans des moments informels. Pour le jeu de société, nous nous réunissons le lundi, le mercredi et le samedi après-midi, pendant 2 à 3 heures (sous réserve que l’organisation de la journée nous le permette). Nous avons également une ludothèque à libre disposition.

Pour le jeu de rôle, Ludi’Rôle, le cadre est un peu différent. L’atelier a lieu un dimanche sur deux, sur inscription au Club (5 places de disponibles), dans une toute petite salle de la Clinique. Je suis en cours de réflexion sur une ouverture hebdomadaire, tant la demande et le désir sont importants.

Vous verrez au fil des comptes-rendus que la forme actuelle de l’atelier est le fruit d’un ajustement permanent et que bien entendu, cet ajustement n’est jamais acquis…

 

Voilà ! Si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir.

 

Jérémy

 

Écrit par Jérémy GUILBON

Auteur de la Chronique #JDRPsychiatrie

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4 commentaires

  1. Bonjour,

    Je suis moi même IDE en secteur psychiatrique ,roliste dans un autre temps et j’aimerais ,suite à la lecture de tes nombreux articles, tenté la mise en place du même atelier dans la structure ou je travail.
    Serait-il possible de prendre contact avec toi pour avoir plus d’informations et de ressenti ?
    Cordialement