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Entretien avec NURTHOR LE NOIR

Entretien avec un vétéran rôliste : Nurthor le Noir

 

Dans le monde du JdR, on aime avoir plusieurs identités : joueur, maître de jeu, chroniqueur, auteur… Certains en ont tellement qu’ils font partie de notre arrière-plan rôlistique sans qu’on s’en rende forcément compte. Ainsi, explorons ensemble la vie rôlistique d’un vétéran du jeu de rôle français : Nurthor le Noir. 

C’est un nom que certains connaissent et que beaucoup lisent sans forcément faire le lien. Nurthor, ce pseudonyme digne d’un grand méchant de Marvel, dissimule un charmant personnage. Juan est né en 1972 et a vécu les méandres de la vie politique latino-américaine puis celle du JdR mondial et francophone comme témoin puis acteur.

Ma première rencontre avec Nurthor, ce fut avec un slip de bain… Je replace le contexte : Florent Moragas, ambitieux patron des éditions Odonata, organisait un week-end estival regroupant ses auteurs. Ayant lu mes bafouilles sur facebook et ayant vu que j’étais localisé à quelques dizaines de kilomètres de chez lui, il m’avait proposé de venir diner. J’ai alors découvert un grand personnage débonnaire, au sourire communicatif et à la voix tonitruante. Nurthor en personne ! 

Aujourd’hui, Nurthor porte de nombreuses casquettes : chroniqueur pour SciFi-Universe, blogueur pour son propre site Nurthor le Noir, journaliste-interviewer pour Casus Belli, il a été membre jury du Graal d’Or pour le FiJ (Festival International du Jeu de Cannes). Il bascule dans le monde des auteurs en participant aux aventures éditoriales Laelith, Bitume et maintenant, Sapa Inca

Et c’est la vraie vie, nous partons explorer la mémoire de Nurthor le noir,  qui va bientôt célébrer ses 40 ans de JdR. 

 

 

SF : Allez, on refait le match : comment le JdR a su débusquer un ado argentin égaré dans la pampa grenobloise ? 

Nurthor : Ok, commençons par mes origines. Je suis né à Buenos Aires en 1972. Je suis fils d’exilés politiques argentins. Je suis arrivé en France pour mes six ans avec ma famille, on s’est installé dans un foyer pour exilés politiques à Grenoble. C’est important les origines, tu peux comprendre en regardant en arrière ta propre histoire qui te travaille et qui te pousse à te réaliser, à faire des choses (NDLR : étant moi-même prof d’histoire-géo, je ne peux qu’aller dans le sens de cette réflexion). En grandissant, j’ai développé une soif de voyage, une envie de bouger. Venant d’une famille assez modeste, le jeu et le JdR sont devenus une façon de s’évader.

 C’est important les origines, tu peux comprendre en regardant en arrière ta propre histoire qui te travaille et qui te pousse à te réaliser, à faire des choses. » NDLR : étant moi-même prof d’histoire géo, je ne peux qu’aller dans le sens de cette réflexion.

 

J’ai été initié au JdR par un copain de trois ans mon ainé, j’étais en classe de CM2-6e. Ma première expérience rôlistique était avec la boîte rouge de Donjons et Dragons. D’ailleurs, je me suis lancé très tôt dans du « homebrew » pour intégrer ma petite sœur, de deux ans ma cadette, dans les parties. Je n’ai jamais lâché le JdR depuis.

Plus tard, la « vraie vie » a mis un peu de côté le JdR. Quand tu as quatre garçons, ça prend du temps, surtout pour la maman ! Je suis revenu aux affaires alors que les enfants gagnaient en autonomie. Entre 2000-2010, je suivais l’actualité rôlistique mais je jouais moins. En fait, le JdR, c’est un loisir comme beaucoup d’autres : ça suit les fluctuations de la vie. Regarde un sportif ou un amateur de chasse ou de cueillette de champignon, il peut sortir tous les week-ends et se mettre un peu en retrait quand les enfants sont petits puis s’y remettre après ! 

Ensuite, les enfants sont aussi une façon de revenir au loisir, en les initiant et en leur faisant découvrir. Pour moi, ça a été un peu compliqué : ce sont plutôt mes amis qui ont initié mes garçons.  On n’a pas joué beaucoup en famille : ils jouent entre eux avec des amis les après-midis sur la terrasse. Bon, avec trois rôlistes sur quatre enfants, on peut dire que la flamme est transmise !

 

« En fait, le JdR, c’est un loisir comme beaucoup d’autres en fait : ça suit les fluctuations de la vie. Regarde un sportif ou un amateur de chasse ou de cueillette de champignon, il peut sortir tous les weekends et se mettre un peu en retrait quand les enfants sont petits puis s’y remettre après ! »

 

SF : Faisons rêver les jeunes : la vie d’un rôliste de ses 12 ans à ses 50 ans, on en retient quoi ? C’est quoi l’évolution que tu veux retenir depuis les années 1980 ? (Préhistoire du JdR en France)

 

Nurthor : Ce qui est fou, c’est l’évolution de la qualité ! Quand tu compares la qualité des produits qu’on avait au début (dans les années 1980) : on jouait avec des tas de polycopiés moches en noir et blanc. Aujourd’hui, même les productions amatrices ont une qualité de finition hallucinante. Et j’imagine à peine ce que pourront permettre de nouveaux outils, comme des IA, pour augmenter ces finitions. 

 

 

 

« Ce qui est fou, c’est l’évolution de la qualité ! Quand tu compares la qualité des produits qu’on avait au début (dans les années 1980) : on jouait avec des tas de polycopiés moches noir et blanc. »

 

Et en plus, tu connectes cela avec l’explosion de la création fantastique et fantasy rôlistes mais aussi dans tous les médias (cinéma, littérature, série, BD, jeux vidéo…) et on peut dire qu’on est dans le début d’un nouvel âge d’or du JdR. Aujourd’hui, tu peux jouer à tout avec une grosse qualité et une grande diversité de choix. Les propositions ludiques se multiplient, il y en a pour tous les gouts. Je me pose une question : trop de choix peut-il tuer le choix ? L’avenir nous le dira. 

 

SF : Question que l’on pose à tous les vieux rôliste : tu as passé comment la période « Mireille Dumas » ? (Référence à la période de « panique morale » traversant la France dans les années 1990 à la suite de faits divers et de plusieurs émissions TV plutôt anxiogènes sur le JdR). 

Nurthor : L’époque Mireille Dumas, je l’ai senti car j’étais dans l’associatif : j’intervenais dans une MJC. Nous avons vu plusieurs portes se fermer : disponibilité des salles, visibilité du jeu… J’ai eu de la chance de mon côté : mes parents étaient compréhensifs. Mon père, pour mon anniversaire, m’avait offert la boîte bleue de Donjons et Dragons. Pour l’anecdote, ma mère a voulu voir ce qu’on faisait. Une après-midi, elle s’est assise à notre tablée : on jouait à l’Appel de Cthulhu. Elle y a joué une psychologue et elle a démonté le scénario du MJ en faisant des tests de psychologie pour cerner les PNJs. Nous, on était jeune : on n’avait pas encore mesuré le sens de « psychologie ». A la fin de la partie, elle était rassurée. Sur le plan associatif, on a contourné les problèmes en faisant du jeu de « société ». Au final, l’impact de cet « âge sombre » a été léger pour moi.

Après, ce genre de situation risque de revenir ! Les phénomènes de mode sont régulièrement remis en cause par la société. Aujourd’hui, jeux de plateau et jeux de rôle sont « bancables » et dont bien vue par la société y compris par les banquiers. Mais observons comment certains médias font encore des liens entre le jeu vidéo et des mouvements sociaux ! Cette époque « Mireille Dumas » nous rappelle qu’il faut qu’on poursuive le travail de découverte et de mise en contact du loisir avec la société. Il faut se faire connaître et croiser les médias. 

 

« Pour l’anecdote, ma mère a voulu voir ce qu’on faisait. Une après-midi, elle s’est assise à notre tablée : on jouait à l’Appel de Cthulhu. Elle y a joué une psychologue et elle a démonté le scénario du MJ en faisant des tests de psychologie pour cerner les PNJs. »

 

SF : Parlons de tes casquettes : comment tu trouves le temps de tout lire, chroniquer, blogger (si ce mot parle encore aux moins de 30 ans…) ?

Nurthor : Il faut faire des choix. Les journées ne font que 24h, même pour Nurthor ! Il faut arbitrer pour dégager du temps pour lire. Mon métier me fait me lever tôt, et finalement, il me laisse du temps pour lire les weekends et lors des vacances alors que toute la famille dort encore. 

Ensuite, les outils contemporains facilitent la tâche. Aujourd’hui, je reçois beaucoup de pdf et de livres qui permettent de découvrir les JdR plus aisément. Pour les tests, j’ai la chance d’avoir une tablée d’amis qui se retrouvent presque toutes les semaines : la team « Flan » (NDLR : dont les aventures sont évoquées sur le blog). Ça laisse le temps de tester, découvrir et de commenter. 

SF : Comment t’es venu l’idée et l’envie d’aligner les mots pour parler JdR en ligne ? Tu apprécies quoi dans les articles/chroniques qui tu publies dans ces divers médias ? 

Nurthor : Dans les différents médias où j’interviens, le produit fini n’est pas le même. C’est une façon d’écrire qui change. 

 

Le portail « Sci-Fi Universe » est venu me chercher pour chroniquer les BDs. Comme la masse est énorme, je me concentre sur les « coup de cœur ». Pour le JdR, on s’est reparti à plusieurs chroniqueurs les différentes sorties et les actualités. Je m’impose de rester neutre, ce qui n’empêche pas les coups de cœur. Casus Belli, ils m’ont demandé pour des critiques JdP au début. Un ami m’a proposé d’y faire une critique sur Blood Bowl, à la frontière entre JdR et jeu de figurines. De fil en aiguille, j’ai fait les critiques de JdR. Puis, les années et les connaissances se multipliant, j’ai pu ajouter des interviews, mettre en contact les gens et voir comment bougent les choses. Le blog Nurthor est plus un petit billet, le journal intime du rôliste, la publication d’une émotion d’un jour. J’aime montrer que la réalité est une des plus fortes sources d’inspiration en JdR. C’est amusant de rattacher des faits divers et d’actualités sous mon prisme rôliste. Et tu vois que, souvent les faits et actes de l’âme humaine dépassent tout ce que tu as pu mettre dans la fiction ! 

 

« Tu vois que, souvent les faits et actes de l’âme humaine dépassent tout ce que tu as pu mettre dans la fiction ! »

 

Entre les médias, les disciplines ne sont pas les mêmes. Casus est plus cadré puisque tu travailles pour un produit fini (le magazine sort en papier chaque trimestre). SciFi est aussi cadré, même si c’est une formule numérique. Par contre, mon blog est un billet de liberté. Dans l’ensemble, concernant les critiques, il faut noter que le monde de l’édition JdR est plutôt bienveillant. Personne ne m’a imposé ou demandé de dire du bien d’un produit. D’ailleurs, ceux qui me connaissent savent comment ils seront reçus. Enfin, si un produit ne me plait pas, je préfère ne pas le critiquer. 

Dans l’ensemble, ce qui me plait, c’est le travail de faire connaître et de faire découvrir. Le JdR est un loisir qui peut faire grandir les gens et faire passer des messages. Il faut le diffuser et le défendre. 

SF : Passons sur ta vie d’auteur de JdR. Comment t’es-tu retrouvé errant dans les ruelles de Laelith ou au volant d’une fuego dans Bitume ? 

Nurthor : J’ai une très grande expérience de jeu dans Laelith que j’ai beaucoup fréquenté comme joueur. J’avais déjà produit des articles fanmade sur Laelith. Les grands anciens (NDLR : les auteurs légendaires du jeu au moment de la réédition par Black Book) ont trouvé que je pouvais apporter quelque chose. Ils voulaient de courtes histoires dans les marges de la cité : des pnj, des objets de vie quotidienne… J’ai pu apporter des idées sur l’organisation de la cité, notamment sur le temple du crâne et ses sorts pour COF par exemple (NDLR : Nurthor le Noir est le personnage joué par Nurthor dans Laelith dans les années 1990, il serait responsable du Châtiment pour les connaisseurs).

Pour Bitume, j’étais connu par les repreneurs du jeu. J’avais déjà échangé avec Croc dans les années 80 sur Grenoble et j’ai beaucoup joué aux premières versions : c’était connu que j’aimais le jeu et son univers. Mon nom est sorti dans le groupe d’auteurs et ils m’ont proposé de participer. J’ai pu me charger d’une partie du supplément ManuRance et l’éditeur a publié dans le RoadBook mes règles trash spécifiques, avec un côté plus survivaliste et létal, que j’utilise avec la Team Flan. 

 

SF : Ton gros dossier du moment, c’est SAPA INCA, où tu es auteur principal. On en touche quelques mots ?

Nurthor : A l’origine, Eric Dubourg et Laurent Zediac étaient dans le projet. Laurent avait alors un emploi du temps surchargé qui l’empêchait de le suivre comme il voulait. C’est Florent Moragas qui m’a contacté pour reprendre le rôle. J’ai aimé le défi et le lien avec l’Amérique Latine donc aussi avec l’Argentine m’a fait vibrer. Il y a beaucoup de chose dans ce jeu : déjà, le lien avec mes origines et des idées qui je veux faire passer. Pour moi, le jeu de rôle fantasy en France reste très occidental-européen. J’ai essayé d’y insuffler une vision plus native-latinoaméricaine. On a une vision des incas limitée car les sources sont rares, nous avons juste la vision des conquérants. J’ai ajouté les apports de mes voyages en Amérique du sud ; mon croisement culturel et les histoires de mes parents ont complété : un bout de moi et un bout d’Amérique pour le setting. 

Prenons un exemple : les incas ont une vision réaliste, animiste et fataliste du monde là où les occidentaux cherchent une logique « bien-mal ». Généralement, chez les incas, si quelque chose de mal se passe, c’est que les choses n’ont pas été faîte comme il faut : honorer les dieux, accomplir un rituel, un pèlerinage… J’ai aimé ajouter de quoi changer la façon de voir le monde et la vie.

Le Financement Participatif et le late pledge sont un succès même si ça reste un jeu de niche.

« Pour moi, le jeu de rôle fantasy en France reste très occidentale européen. J’ai essayé d’y insuffler une vision plus native-latinoaméricaine. »

 

 

SF : Parlons des nouvelles façons de faire du JdR. Tu jettes quel regard sur ces nouvelles tendances ? Actual play avec des guests très éloignés du JdR ; financement participatif ; passerelles nombreuses entre les médias…

Nurthor : Je suis curieux et ouvert, tout ce qui parle de JdR en bien est à relayer. Cela permet aux gens de s’évader au même titre qu’un livre, un film, une BD. Moi je trouve ça fou de faire venir des chanteurs, des sportifs de haut niveau, des astronautes pour jouer. Fibre Tigre place le JdR dans des milieux et des sphères dingues et inattendues. Cela rend notre loisir plus accessible et tant pis pour les puristes qui critiquent ces modes de jeu.

Plus personnellement, l’actual play est un domaine qui me plait car c’est une vitrine moderne du JdR. J’avoue qu’on ne s’interdit pas d’en proposer un sur Sapa Inca bientôt (clin d’œil appuyé). Je trouve que c’est une autre façon de jouer. Déjà, la contrainte « emploi du temps » n’est pas la même et le produit fini est différent de mes articles et chroniques. 

 

SF : Nurthor, dans dix ans, il est où ? Auteur, romancier, éditeur ?

Nurthor : J’espère qu’il sera toujours joueur et MJ ! Je prends beaucoup de plaisir à le faire. Ensuite, les rencontres feront les choses pour la suite. 40 ans et plus de JdR, ça ouvre des perspectives même si je sais qu’il faut savoir d’adapter. Regarde par exemple le Casus Belli d’aujourd’hui ; il est très éloigné de celui d’hier et il sera différent de celui de demain ! Difficile de se projeter dans le monde du JdR. Je continuerai de servir le JdR là où m’appellera. 

En fait, je n’ai pas de projet précis mais j’aime continuer à apprendre, à découvrir et à explorer dans ces domaines ! 

Nurthor, le personnage, a chamboulé Laelith. Juan, va suivre ses curiosités et tester un peu de tout. Bon, après, il y a des choses qui ne me plaisent pas. Prenons un exemple : Kult est un très bon jeu mais le thème est trop proche d’une réalité que je n’aime pas. Et par nature, je n’apprécie pas trop les jeux introspectifs, qui peuvent faire revivre des sensations personnelles négatives. Donc, il y a des jeux pour tout mais je ne me vois pas tous les tester.  

 

 

SF : Un petit jeu pour terminer. Je te propose deux noms. Tu dois en choisir un et nous expliquer pourquoi. Tu peux botter en touche mais il faut que l’esquive soit belle ! 

 

Che Guevara ou Maradona

Nurthor : Ah, deux argentins, c’est difficile quand même ! Nurthor te dira Maradona pour le spectacle, la fougue et la navigation entre les lignes blanches. Juan te répondra Che Guevara pour les idées et s’avoir vraiment s’engager pour une cause à défendre. 

 

Jonah Lomu ou Serge Blanco

Nurthor : Ah, le rugby, c’est important ! C’est rigolo parce, à la base, j’étais plutôt foot. Mon fils s’est inscrit il y a quelques années dans un club de rugby et j’ai découvert les valeurs. C’est beau comme sport. J’ai eu la chance de croiser Blanco alors mon côté sentimental me pousse vers lui ! 

 

Asado ou Murçon

Nurthor : Ah, l’Asado ! Sans débat ! Les argentins, on a un rapport spécial à la viande. Les gens qui me connaissent en jouent ! On me tend parfois des pièges pour me chambrer là-dessus. Mais sans hésiter l’Asado. Tu vois, on en parle et je ne sais pas si c’est plus l’asado ou le fait de le partager qui me plait le plus. En fait, c’est comme en JdR : tu peux avoir un univers pourri et des règles bancales, tu passes un bon moment entre amis parce que tu partages. En fait, c’est ça le secret du JdR : le partage. Bon, après, tu peux partager un Murçon, mais ce n’est pas pareil. 

 

« Tu vois, on en parle et je ne sais pas si c’est plus l’asado ou le fait de le partager qui me plait le plus. En fait, c’est comme en JdR : tu peux avoir un univers pourri et des règles bancales, tu passes un bon moment entre amis parce que tu partages. »

 

SF ou Fantasy

Nurthor : Je suis plus fantasy mais la SF c’est très bon aussi. Tolkien, Moorcok, Jack Vance, … 

 

Conan ou Elric

Nurthor : Tu m’aurais posé la question avant les nouvelles traductions de Patrice Louinet, je t’aurais dit Elric sans hésiter. Patrice m’a fait découvrir que Conan est en fait un vrai personnage complexe, critique envers la civilisation, et portant une vision pessimiste du monde qu’il dépasse par son instinct de survie. Suite à ma rencontre avec Patrice Louinet, je suis allé le voir à sa soutenance de thèse. Il m’a réconcilié avec Conan. 

 

FiJ ou Octogones (Fâchons des gens !!!)

Nurthor : Octogones, c’est plus proche de chez moi et c’est plus rôliste que Cannes. Il y a plus de gens qui se connaissent. Après, tout est bon quand on parle JdR ! Il en faudrait plus des Festival de cette ampleur ! De plus en plus de salons se multiplient en France, c’est riche et intéressant. Cependant, le FiJ est nécessaire, c’est la grosse machine mondiale. 

 

Donjons et Dragons ou Pathfinder

Nurthor : Sans hésiter, ce serait Donjons et Dragons en mode Old School :  simple est efficace. Je préfère l’histoire aux règles. Du coup, j’apprécie le retour de la vague OSR qui permet d’aller à l’essentiel.

 

Inomine Satanis ou Magna veritas

Nurthor : Inomine sans problème ! Magna peut-être pire qu’Inomine, les anges sont plus mauvais que les démons. Tu vois, ce jeu, il est spécial. Le second degré du jeu fait sortir les gens de leur cadre et leur confort. Il fait ressortir des éléments des psychologies de chacun

Un jeu comme Inomine/Magna, j’aurais peur aujourd’hui que les questions sur la société l’empêchent de sortir. Il interroge par la dérision sur le racisme, la violence, le sexisme… Il faut y jouer avec des gens qui tu connais bien.  

 

Interviewer ou interviewé

Nurthor : Sans faute, de l’autre côté du micro.

Laissons Nurthor repartir à la conquête de la galaxie et Juan au boulot pour la fin de cette escapade estivale au cœur du mois de juillet, à la découverte d’un personnage, pas si anodin que ça, du monde du JdR français

 

 

Merci à Nurthor pour le partage des photographies qui illustrent l’entretien.

Écrit par Sébastien Fajal

Professeur certifié de l'enseignement secondaire
Animateur de Club de Jeux de rôle
Auteur chez Casus Belli Magazine
Auteur chez d1000etd100

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